POLITIQUE – La France va reconnaître l’État de Palestine. « Chemin irréversible vers la paix » pour Emmanuel Macron, cette décision va être officialisée au siège de l’ONU à New York ce lundi 22 septembre lors d’une conférence coprésidée avec l’Arabie saoudite.
Une étape majeure dans le cheminement du président de la République, qui a toujours martelé la position historique de la France sur le conflit israélo-palestinien – une solution à deux États, avec une reconnaissance mutuelle d’Israël et de la Palestine – tout en repoussant une reconnaissance unilatérale de la Palestine. Retour sur un chemin sinueux fait de silences, de tergiversations et d’accélérations, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article.
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Depuis son élection en 2017, Emmanuel Macron répète cette certitude avec constance : « Il n’y a pas d’alternative à la solution à deux États ». En parallèle, la France cultive ses liens militaires, diplomatiques et commerciaux avec Israël, ami historique de la France.
Discret sur le sujet dans ses premières années de mandat, le président français élève malgré tout la voix à partir de l’instant où Donald Trump ébranle tout le Moyen-Orient. « J’ai déterminé qu’il est temps de reconnaître officiellement Jérusalem comme capitale d’Israël, » annonce le président américain ce 6 décembre 2017 depuis la Maison Blanche. « La reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël et de la Palestine adviendra. Mais ça doit venir au bon moment du processus », assure Emmanuel Macron au dîner du CRIF, le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France, le 7 mars 2018.
Le tournant du 7 octobre
C’est après le 7 octobre 2023 que le changement de discours s’opère. Après l’acte terroriste commis par le Hamas en Israël et les atrocités commises en retour à Gaza, Macron annonce très vite vouloir relancer le processus politique. « Une solution durable nécessite que la Palestine trouve enfin une réponse », explique-t-il dès le 6 novembre depuis l’Élysée.
Mais alors que la priorité est à l’obtention d’un cessez-le-feu et à l’assurance d’un aide humanitaire pour les Palestiniens, la solution politique patine et Emmanuel Macron tergiverse.
Des mois de bombardements israéliens sur Gaza plus tard, au retour de sa visite d’un camp de Palestiniens à al-Arish en Égypte, le président s’engage, le 9 avril 2025 : « On doit aller vers une reconnaissance et donc, dans les prochains mois, on ira », annonce-t-il au micro de France 5. Quelques semaines plus tard, les conditions sont claires : cette reconnaissance doit être consécutive à la démilitarisation du Hamas, la non-participation du Hamas dans l’État de Palestine, à la réforme de l’Autorité palestinienne ainsi que la libération des otages.
Et même si ces conditions ne sont pas remplies et qu’Israël menace de représailles, Macron promet un processus inarrêtable, en toutes circonstances. « J’ai dit ma détermination à reconnaître l’État de Palestine. Elle est entière et c’est une décision souveraine, » rappelle-t-il à nouveau le 13 juin 2025. Le 24 juillet, rendez-vous est pris pour le 22 septembre.
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