Aux yeux de Donald Trump, c’est « un très gros robinet » qui coule du Canada vers les Etats-Unis. Le fleuve Columbia est un immense cours d’eau transfrontalier qui naît en Colombie-Britannique et se déverse à Astoria, en Oregon, aux Etats-Unis, en passant par plusieurs parcs nationaux des deux pays. Il serpente sur 2 000 kilomètres – dont 800 sur le territoire canadien – et, à son embouchure, le débit moyen est de 7 500 mètres cubes par seconde. « C’est un fleuve magnifique, puissant dès sa source », observe Tricia Stadnyk, titulaire de la chaire de recherche du Canada en modélisation hydrologique à l’école de génie Schulich de l’université de Calgary (Alberta). Signé en 1961, le traité du fleuve régit le partage de l’eau entre les deux pays, la production d’électricité, la prévention des inondations et la protection des écosystèmes.
La Colombie-Britannique a annoncé, mardi 11 mars, que les Etats-Unis avaient mis sur pause les pourparlers pour actualiser le traité du fleuve Columbia, malgré un accord de principe trouvé en juillet 2024. Les négociations avaient déjà été suspendues en 2021, mais le contexte est bien différent. Depuis novembre 2024, Donald Trump répète à l’envi que le Canada pourrait devenir le « cinquante et unième Etat » américain et ne cache pas sa soif pour les eaux canadiennes, dont celles des Grands Lacs frontaliers. En septembre 2024, il a évoqué son intérêt pour le fleuve Columbia, qu’il aimerait pouvoir détourner pour freiner les épisodes de sécheresse que subissent les Etats-Unis.
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