Dans la salle où le commandant Mazloum Abdi a reçu Le Monde, dimanche 12 janvier, le drapeau tricolore à trois étoiles de l’opposition syrienne flotte depuis quelques jours. « [Ce symbole montre que] nous faisons partie intégrante de la Syrie et que nous aspirons à œuvrer en équipe avec les nouvelles autorités à Damas », explique le chef des Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par les Occidentaux, qui contrôlent le Nord-Est syrien. Cependant, ce militaire kurde syrien de 58 ans, rencontré dans la région autonome du Rojava, précise que cela n’implique pas une reconnaissance de Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), nouveau maître de la Syrie après la chute de Bachar Al-Assad. Bien que, pour l’heure, « la rhétorique employée à Damas inspire une certaine confiance », le commandant kurde attend de voir « s’ils [les membres de HTC] sont réellement prêts à coopérer pleinement ».
Le 30 décembre 2024, Mazloum Abdi a rencontré le chef de HTC, Ahmed Al-Charaa, à Damas. Ces discussions, que le militaire qualifie de « longues » et « positives », ont abouti à la décision de former deux comités chargés de négocier des accords militaires et administratifs. « Nous ne demandons pas la sécession, mais une autonomie administrative renforcée. Le Rojava doit garder son autorité locale, tout en coopérant avec le gouvernement central », insiste Mazloum Abdi. Ahmed Al-Charaa, quant à lui, s’oppose pour l’heure à toute autonomie militaire ou politique dans le nord-est. Il a cependant accepté que ces questions soient étudiées par les deux comités.
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