La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a demandé ce mardi 14 janvier au gouvernement que le texte sur la fin de vie soit examiné à partir du 3 février, comme s’y était engagé le précédent gouvernement.
« Sur la fin de vie, nous avons déjà perdu six mois alors que ce texte important aurait dû être voté le 18 juin dernier », a-t-elle souligné à l’occasion de ses voeux aux parlementaires, avec à son côté le président du Sénat Gérard Larcher, et le Premier ministre François Bayrou.
Un texte « d’autant plus nécessaire » après le procès des viols de Mazan
Lors de sa déclaration de politique générale, le chef du gouvernement a renvoyé à « des prérogatives qui doivent être pleinement respectées » par le Parlement. Mais François Bayrou ne s’est pas exprimé sur le délai d’examen d’un texte ou sur le fond. De son côté, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau s’est opposé en novembre à la reprise de l’examen du texte sur la fin de vie.
« Le gouvernement précédent s’était engagé à inscrire ce texte à l’ordre du jour le 3 février prochain. J’attends que le gouvernement honore cet engagement », a ajouté Yaël Braun-Pivet sous de timides applaudissements. « Les Français nous attendent depuis d’ores et déjà trop longtemps ».
Le projet de loi porté par le gouvernement de Gabriel Attal avait été examiné au printemps, jusqu’à l’avant-veille des élections européennes, sans avoir pu arriver jusqu’au vote.
Le texte devait légaliser le suicide assisté et, dans certains cas, l’euthanasie, avec de strictes conditions et sans employer ces termes, préférant parler d' »aide active à mourir ».
« Chacun, s’il est gravement malade, mérite de pouvoir décider de sa fin de vie librement, en conscience et avec la dignité que tout être humain est en droit d’exiger », a martelé Yaël Braun-Pivet, à qui ce sujet « tient particulièrement à coeur ».
Avant la censure de Michel Barnier, le débat sur la fin de vie avait été inscrit à l’ordre du jour des débats de l’Assemblée les semaines des 3 et 10 février. La présidente de l’Assemblée a également annoncé qu’elle allait « saisir le Conseil d’État sur la réforme de la définition pénale du viol, sur la base d’un texte issu du travail transpartisan » conduit par la présidente de la délégation aux droits des femmes, Véronique Riotton, et de Marie-Charlotte Garin.
« Cette initiative parlementaire est d’autant plus nécessaire qu’elle s’inscrit dans le sillage du procès des viols de Mazan, qui a profondément bouleversé nos compatriotes », a-t-elle souligné.
La présidente de l’Assemblée nationale, qui avait fait un pas dimanche en direction de la gauche en se disant « pas opposée par principe » à une brève pause dans la réforme des retraites le temps d’en rediscuter, n’a pas évoqué le sujet.
Elle a espéré que la fragmentation de l’Assemblée issue des législatives anticipées soit l’occasion de bâtir un « nouvelle culture politique en France, une culture du compromis », et salué « l’esprit de responsabilité des forces politiques » entrées dans un dialogue sur le budget.
De nombreux ministres étaient présents aux voeux de la présidente, et des parlementaires de tous les groupes, à moins de deux heures d’une déclaration de politique générale décisive pour la survie du gouvernement de François Bayrou.
Article original publié sur BFMTV.com