Isoler les murs, les portes et les fenêtres, changer son mode de chauffage…
La rénovation énergétique de son logement devient une nécessité pour louer et réduire ses factures énergétiques.
Mais pour éviter certaines erreurs, planifiez votre projet et faites-vous accompagner.
Améliorer votre confort, réduire l’impact de votre logement sur l’environnement et faire des économies. Réaliser des travaux de rénovation énergétique permet d’alléger le lourd impact du secteur du bâtiment sur la planète. En France, d’après le ministère de l’Environnement, près de 5 millions de logements restent mal isolés et demeurent des passoires énergétiques. 3,8 millions de ménages rencontrent des difficultés à payer leur facture de chauffage. Notez que la rénovation énergétique devient une des priorités du gouvernement : depuis janvier, les propriétaires ne peuvent plus louer les logements au diagnostic de performance énergétique (DPE) classé G.
Mais attention, se lancer dans une rénovation énergétique de son logement demande de l’organisation et une méthode. Au risque de commettre des erreurs qui peuvent coûter cher. Voici les erreurs à éviter pour que votre rénovation vous permette vraiment de réduire votre facture de chauffage et améliore votre confort thermique.
Occulter le bilan thermique avant les travaux
Avant de vous lancer dans des travaux d’ampleur, le bilan thermique de votre logement devient indispensable. L’audit énergétique dresse le bilan de vos consommations de gaz et d’électricité actuelle, identifie les points faibles de votre logement et vous suggère les travaux à effectuer en priorité. Il s’agit du meilleur moyen pour connaître le point de départ, cibler les performances énergétiques souhaitées et les travaux à mettre en place.
Pour rappel, chaque logement et chaque projet reste unique : vous devez adapter et personnaliser votre plan d’action. Des travaux généraux ne fonctionnent pas sur tous les logements. À noter que cet audit énergétique demeure obligatoire pour bénéficier des aides MaPrimeRenov’ en cas de rénovation d’ampleur.
Négliger les aides financières
Aujourd’hui, l’État, les collectivités locales et des fournisseurs d’énergie proposent de nombreuses aides financières, accessibles et avantageuses. Certaines enseignent incitent aussi les consommateurs à passer à l’acte en proposant des bons d’achat.
MaPrimeRénov’ (nouvelle fenêtre), accessible à tous, quel que soit le niveau de revenus, propose aux propriétaires occupants ou bailleurs des aides financières en fonction des revenus et de la nature des travaux engagés.
Les Certificats d’économie d’énergie (CEE), accordés par les fournisseurs d’énergie, incitent leurs clients à effectuer des travaux d’économie d’énergie.
L’éco-Prêt à Taux Zéro (éco-PTZ), accordé sans conditions de ressources, peut atteindre 50 000 €, sans aucun intérêt d’emprunt associé.
Le Prêt avance rénovation, une sorte d’hypothèque, se rembourse soit lors de la revente du bien, soit au décès du propriétaire du logement.
Effectuer les travaux par soi-même
Pour des travaux de rénovation énergétique, il faut impérativement faire appel à un artisan certifié reconnu garant de l’environnement (RGE). Sylvain Gruelles, expert en rénovation énergétique, a sauvé des dizaines de projets en péril. Il dénonce « la fausse simplicité des inspirations en ligne » : « J’ai vu des clients investir des milliers d’euros dans une cuisine façon loft industriel en suivant des plans trouvés sur Internet, sans penser à l’impact de leur choix sur leur quotidien ».
Ignorer les réglementations
Avant de débuter les travaux, vérifiez que vous respectez bien les règlements municipaux, les normes de construction et de sécurité. Assurez-vous que vous disposez des permis municipaux pour isoler un mur par l’extérieur, par exemple. Attention, beaucoup de bâtiments se trouvent en zone ABF (Architecte des Bâtiments de France), ce qui rend difficile toute rénovation énergétique par l’extérieur.
Organisez-vous en demandant vos aides avant de signer le moindre devis. Établissez un planning de travaux et préparez la réception du chantier.
Isoler le logement après avoir changé de chauffage
Pour réaliser vos travaux, respectez un ordre défini. La priorité reste d’isoler votre logement pour réduire les pertes de chaleur et rendre le système de chauffage plus efficace. Si vous effectuez les travaux dans un mauvais ordre (changer les fenêtres avant d’isoler vos murs, par exemple), vous risquez de compromettre l’efficacité énergétique globale du bâtiment et augmenter vos coûts énergétiques.
Oublier la ventilation
Un logement bien isolé empêche l’air froid de pénétrer par les interstices. Super isolé, votre logement peut rapidement souffrir de problèmes de condensation et de moisissures nuisant à votre santé. Résultat : une bonne ventilation prend tout son sens pour renouveler l’air respiré et prévenir les problèmes d’humidité. Pensez à la VMC double-flux et n’oubliez pas de ventiler les petites pièces comme la salle de bain.
Rénover son logement ne revient pas à le décorer, prévient Sylvain Gruelles : « La vraie valeur d’un projet se trouve dans sa durabilité et son confort à long terme, pas seulement dans son apparence. »