Rien ne le destinait à devenir un expert du XVIIIe siècle, lui qui a grandi dans un milieu très éloigné de la culture. Pourtant, du château de Versailles en hôtels particuliers, de salles de cours en réserves de musées, l’emploi du temps de François Gilles, 29 ans, est aujourd’hui finement ciselé autour de cet âge d’or de la sculpture ornementale. Tout a commencé par une rencontre fortuite avec le dessin vers 10 ans, en allant consulter une orthophoniste de sa rue, à Nantes, qui recouvrait les murs de son cabinet de portraits qu’elle avait faits de ses patients. Frappé par son talent de dessinatrice, il lui demande si elle peut lui apprendre : elle l’accueillera dès lors, entre deux rendez-vous, trois ou quatre fois par semaine.
A 14 ans, cette formation insolite est son bagage pour échapper au lycée. Car le collégien s’ennuie « prodigieusement » pendant les cours, préférant lire au fond de la classe. Il recherche une formation en rapport avec le dessin et découvre l’existence de l’Ecole Boulle, à Paris, où il entre par le biais d’une filière en métiers d’art. Là, c’est le charme de l’atelier de sculpture sur bois, rempli de plâtres et de modèles d’anatomie, qui happe sa curiosité : il se pique d’apprendre à passer du dessin au volume, et commence à faire ses gammes avec des copies de modèles du XVIe au XVIIIe siècle.
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