Alors que la Pologne vient de prendre la présidence du Conseil de l’Union européenne (UE) début janvier, avec la forte volonté de faire avancer les dossiers de sécurité et de défense, le ministre des armées, Sébastien Lecornu, doit se rendre à Varsovie, lundi 13 janvier. Une visite avec principalement au menu le soutien à l’Ukraine, mais aussi un souhait plus global de rapprochement avec un pays allié en phase de devenir incontournable en Europe dans le domaine militaire.
La visite de M. Lecornu s’inscrit dans les pas de celle d’Emmanuel Macron, le 12 décembre 2024. Le chef de l’Etat français était alors venu à Varsovie évoquer notamment avec le premier ministre polonais Donald Tusk l’envoi de troupes en Ukraine alors que la perspective de négociations de paix entre Kiev et Moscou semble se rapprocher. Le déplacement de M. Lecornu se veut toutefois aujourd’hui sur des sujets plus larges, M. Tusk s’étant montré très réservé sur le projet de « coalition » pour former une force d’interposition.
« La priorité de la Pologne, ce n’est pas l’envoi de troupes, mais de faire en sorte que l’envoi d’armes à l’Ukraine continue, voire se développe en Europe avec une production industrielle de défense qui suit la cadence sur la durée », explique Amélie Zima, spécialiste de la Pologne et de l’OTAN à l’Institut français des relations internationales (IFRI). « Le but de Varsovie est que Kiev ne soit pas poussée à faire des concessions territoriales à la Russie, sinon, à ses yeux, la politique du fait accompli aura gagné », ajoute la chercheuse.
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