La seconde main, les plus grandes marques l’adoptent, percevant dans cette vague de consommation responsable une veine commerciale. Le marché de l’occasion est en plein “boom”, constate La Vanguardia. “D’ici à 2030, les ventes de la mode de seconde main dépasseront celles de la fast-fashion”, estiment les experts.
Selon le quotidien catalan, 65 % des Espagnols achètent “déjà de manière régulière” des produits de seconde main. Trois Français sur quatre ont acheté un produit d’occasion en 2024, selon le cabinet Enov. Raúl González, fondateur de la plateforme de mode durable Ecodicta, est persuadé que, “d’ici à 2030, 80 % des marques de mode auront leur propre plateforme de revente”.
Une activité “rentable”
Decathlon a, dès 1986, imaginé un “Trocathlon”. Depuis 2022, l’enseigne française “s’engage à racheter, réparer, améliorer et revendre” les équipements sportifs. Une façon de remplir ses objectifs de décarbonation, explique Adrián Hervella, directeur du développement durable de la marque en Espagne, qui y voit aussi un “puissant secteur d’activité”.
Même discours chez H&M. Après s’être lancé dans la seconde main à Barcelone et à Londres en 2023, le géant de la fast-fashion a ouvert un magasin new-yorkais à SoHo en 2024, son “premier espace de vente de vêtements d’occasion aux États-Unis”, note The New York Times. Il est déjà “plus rentable” que l’ensemble du magasin consacré au neuf, selon Linda Li, responsable marketing Amérique de l’enseigne.
Non seulement la revente “a un impact positif sur l’environnement, mais elle a aussi un ‘immense potentiel pour dynamiser une croissance économique durable’, conclut un rapport d’Oxford Economics” publié en octobre dernier, rapporte El País. Les experts estiment que le secteur a contribué pour 7 milliards d’euros au produit intérieur brut de l’Union européenne et du Royaume-Uni en 2023, et a permis de créer “150 000 emplois verts”.
Le marketing en tête
“De Shein à Zara en passant par H&M et Lego, les marques se ruent vers l’économie en plein essor de l’occasion”, résume le Financial Times. Les grands groupes se plient à la demande, certes, mais, “étant donné leur rôle dans la production de quantités toujours plus importantes de nouveaux produits”, le font-ils “pour contribuer à la sauvegarde de la planète ou pour des raisons marketing ?”
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