La neige épaisse tombée au cours de la nuit a tout étouffé, couvrant le Capitole d’une virginité illusoire. Quatre ans après l’assaut donné par les partisans de Donald Trump contre ce haut lieu de la démocratie américaine afin d’empêcher la certification de la victoire de Joe Biden, cette même procédure a eu lieu sans accroc, lundi 6 janvier. Un à un, les représentants des Etats se sont succédé au pupitre, pour confirmer que leur liste de grands électeurs « semblait être régulière dans la forme et authentique. » Le décompte final, sans surprise, a consacré la victoire officielle de Donald Trump face à Kamala Harris (312 à 226).
La vice-présidente, qui dirigeait les débats, en vertu de la Constitution, a conservé un air en apparence détaché, formel. « Je crois profondément que la démocratie américaine est forte dans la mesure où nous sommes prêts à nous battre pour elle », a-t-elle déclaré devant les journalistes. Les démocrates, au cours de cette transition sur le point de s’achever, ont voulu se montrer exemplaires, réhabilitant une forme de normalité politique et de civilité. En 2001, Al Gore, vice-président de Bill Clinton mais défait lors de la présidentielle, ne s’était pas défilé lui non plus. Il avait subi le même supplice intime que Kamala Harris, en confirmant le triomphe de George W. Bush, malgré le comptage très controversé des voix en Floride.
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