Un bilan à la fois sombre et déconcertant. En 2023, le nombre de morts liés au travail a atteint 1 287, soit 60 de plus qu’en 2022. A la lecture de ces données, dévoilées le 13 décembre, les syndicats ont, logiquement, exprimé leur très forte préoccupation au sujet d’un fléau que les politiques publiques ne parviennent pas à réduire. Fait plus inattendu, ils ont également tenu à manifester leur perplexité face à des statistiques qui dessinent des courbes difficiles à comprendre à leurs yeux.
Les chiffres incriminés émanent de la direction de la branche accidents du travail-maladies professionnelles (AT-MP). Ils concernent, pour l’essentiel, les « sinistres » touchant les salariés du privé affiliés au régime général de la Sécurité sociale. Sont exclus du décompte, par exemple, les fonctionnaires et les exploitants agricoles. Même si elles offrent une vision incomplète du problème, ces informations, qui donnent lieu tous les ans à un rapport, sont guettées avec beaucoup d’intérêt.
Le document publié le 13 décembre montre que, en 2023, les accidents du travail ont causé la mort de 759 personnes. S’y ajoutent ceux qui se sont produits lors d’un trajet effectué dans le cadre professionnel : ils ont occasionné 332 décès. Enfin, 196 individus ont perdu la vie à la suite d’une maladie liée à leur métier. Ce qui donne donc un total de 1 287, en progression de près de 4,9 % en un an. Une « aggravation alarmante », s’est indignée la CGT, dans un communiqué diffusé le 19 décembre. « Des défis importants restent à relever », complète Frédéric Fischbach, président de la CFTC Santé sociaux, qui déplore que « peu de choses [aient] été entreprises, cette année-là, en faveur de la santé au travail ».
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