Un an après avoir rendu hommage à György Cziffra (1921-1994), son maître, avec Le Pianiste aux 50 doigts, Pascal Amoyel revient au Théâtre du Ranelagh, à Paris, pour y interpréter jusqu’au 12 janvier Une leçon de piano avec Chopin, son nouveau seul en scène. Un genre que l’artiste, aussi bon comédien que musicien, s’est approprié en jouant la carte du dédoublement. Si Pascal Amoyel est bien seul à occuper le plateau, la voix qu’il fait entendre n’est pas uniquement la sienne. Depuis 2016 et Le jour où j’ai rencontré Liszt, un compositeur du passé lui donne régulièrement la réplique (Looking for Beethoven, en 2019) dans des dialogues imaginaires qui reposent toujours sur le vécu du concertiste aujourd’hui âgé de 53 ans. Ainsi, le nouveau spectacle est-il sous-titré « Comment Chopin a ruiné ma jeunesse ».
Enfant, Pascal Amoyel avait pour habitude de jouer du piano en improvisant, jusqu’au jour où son grand-père maternel, un Polonais, lui offre comme cadeau d’anniversaire la partition de la Première Ballade, de Frédéric Chopin. Problème, le jeune Amoyel ne sait pas encore lire la musique. « Premier contact avec Chopin, premier traumatisme », confie au public celui qui, selon ses propres termes, passe alors de « musicien à fort potentiel » à « ignare absolu ». Pour se consoler, le pianiste en herbe se plonge dans le Nocturne en mi bémol majeur, du même Chopin, qu’il a appris d’oreille.
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