Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, près de Lyon (Rhône), La Mosson, à Montpellier (Hérault)… Même si les grandes agglomérations sont des lieux de mixité, « au sein des villes, les populations les plus modestes et les plus aisées ont tendance à se séparer les unes des autres et à se regrouper entre elles », constate l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans son rapport annuel sur les revenus et le patrimoine des ménages français.
Pour la première fois, l’institut a cartographié les poches de richesse et de pauvreté dans toutes les unités urbaines de plus de 10 000 habitants, et a identifié 2 300 quartiers, particulièrement « modestes » ou « aisés », regroupant 11 millions de personnes. Cette approche géographique est novatrice, même si elle ne permet pas l’analyse des nombreux quartiers intermédiaires, appréhendés par d’autres études, comme celle de l’Apur pour le Grand Paris.
Les Décodeurs se sont concentrés sur les « grandes villes », les 59 aires urbaines de plus de 100 000 habitants, en représentant les données de l’Insee sous la forme d’un graphique polaire, c’est-à-dire un polygone dessinant le profil des agglomérations à partir de plusieurs données : part des ménages dits riches ou pauvres, surface occupée par chaque type de quartier ou selon le revenu médian des habitants… Il en ressort une typologie en quatre groupes :
Retrouvez ce classement et les analyses de géographes et de sociologues. Une carte exploratoire de l’ensemble des villes est disponible à la fin de l’article.
Les villes qui concentrent les quartiers riches : Paris, Lyon, Bordeaux, Annecy…
Dans cette première catégorie de villes, le niveau de vie médian est bien plus élevé que la moyenne, la population des quartiers riches, tout comme leur surface associée, est nettement plus importante que celle des quartiers pauvres.
La métropole de Paris est très représentative de ce schéma, avec une forte population aux revenus élevés se regroupant dans des poches de richesse qui s’étendent dans Paris intra-muros, et aux alentours, à l’ouest et au sud. Près de 35 % des habitants – soit 3,8 millions d’habitants – vivent dans ces « quartiers riches » occupant près de 20 % de la surface totale de l’aire. A l’inverse, les poches de pauvreté rassemblant 9,5 % de la population – soit 1 million d’habitants – sont resserrées sur 3 % de la surface et se répartissent entre la ville-centre, le nord et l’est, majoritairement en Seine-Saint-Denis et dans le Val-d’Oise.
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