Deux tantes des frères Menendez, célèbres aux États-Unis pour avoir tué leurs richissimes parents en 1989, ont réclamé ce lundi 25 novembre leur libération face à un juge, dans cette affaire vieille de quasiment 35 ans, ravivée par une série Netflix.
Erik et Lyle Menendez, actuellement emprisonnés sous le régime de la perpétuité incompressible, « ne savaient jamais, le soir venu, s’ils seraient violés par leur père » dans la nuit, a expliqué leur tante Joan VanderMolen. « Il est temps pour eux de rentrer à la maison. »
Forte mobilisation
Les deux frères avaient défrayé la chronique en tuant leurs parents, José et Mary Louise Menendez, dans leur maison familiale huppée de Beverly Hills.
Leur procès, l’un des premiers retransmis à la télévision, avant même celui du joueur de football américain O.J. Simpson, est resté gravé dans la mémoire collective américaine. Les procureurs avaient accusé les deux jeunes hommes, âgés de 18 et 21 ans au moment des faits, d’avoir assassiné leurs parents pour hériter de leur fortune de 14 millions de dollars.
Les frères ont eux présenté ces meurtres comme une tentative désespérée d’autodéfense, en affirmant avoir été violés pendant des années par leur père.
La série de fiction Monstres: L’histoire de Lyle et Erik Menendez ainsi qu’un documentaire produits par Netflix ont récemment relancé l’intérêt pour cette affaire, dans un monde où le mouvement #MeToo a changé la perception des victimes de violences sexuelles.
Le dossier suscite une véritable frénésie: la mobilisation en ligne en faveur des deux frères est soutenue par des célébrités comme Kim Kardashian et la maison où a eu lieu le meurtre est désormais assaillie par les curieux venant se prendre en photo devant la façade.
Un procureur réputé plus strict
La défense des deux frères demande leur libération, à la lumière de nouveaux éléments qui rendraient caduque leur condamnation pour meurtre: une lettre de l’époque où Erik évoque les agressions sexuelles de son père à un cousin avant le meurtre, ainsi que le témoignage d’un ex-chanteur de boys band latino, qui explique avoir été drogué et violé par José Menendez dans les années 1980.
Le juge a prolongé le suspense lundi, en refusant de se prononcer sur cette demande. Il a fixé une nouvelle audience aux 30 et 31 janvier. « Nous espérons qu’à la fin de cette période ou un peu plus tôt, nous obtiendrons la libération des frères » Menendez, a déclaré leur avocat Mark Geragos, à la sortie du tribunal.
Le procureur sortant de Los Angeles, George Gascon, s’est récemment prononcé en faveur d’une réévaluation de leur condamnation et a enclenché une procédure qui pourrait déboucher sur leur libération conditionnelle.
Mais son successeur fraîchement élu, Nathan Hochman, est réputé plus strict et ses recommandations pèseront lourd dans la balance. Le report à fin janvier doit notamment lui permettre d’effectuer son propre réexamen de l’affaire.
La défense a également soumis une demande de grâce pour les deux frères auprès du gouverneur de Californie, Gavin Newsom.
Article original publié sur BFMTV.com