Une somme minimale nous est parfois imposée lorsque l’on veut payer par carte bancaire.
Mais ces dernières années, de plus en plus de commerçants renoncent à cette restriction.
Une équipe de TF1 se penche sur leurs motivations.
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Le 13H
Pour payer par carte bancaire dans la boulangerie-pâtisserie Schaditzki de Molsheim (Bas-Rhin), il fallait auparavant dépenser plus de 10 euros. Mais depuis quelques années, la responsable n’applique plus la règle. « Quand on l’affichait, les gens ne voulaient pas parce qu’ils ne dépensaient qu’un ou deux euros en sans contact. Ça veut dire que je repoussais des clients, et ils allaient ailleurs », explique Evita Schaditzki dans le reportage du JT de TF1 visible ci-dessus.
Si cette restriction était un moyen de limiter les frais liés aux paiements par carte bancaire, Evita a pu retrouver de nombreux clients en la supprimant. « Et voilà, sur une journée… », lance la responsable en tendant une facture : il y est écrit que 630 euros ont été payés en liquide, contre 3825 par carte bancaire.
On compense par les gros montants
On compense par les gros montants
Valérie Sonntag, gérante « Carrefour Express » de Molsheim (Bas-Rhin)
Dans la plupart des commerces, les paiements par carte représentent la quasi-totalité du chiffre d’affaires. Quelques mètres plus loin, le magasin Carrefour Express, qui affichait un montant minimum de cinq euros, l’a également retiré il y a quatre ans.
Cet autre reportage de TF1, diffusé en 2023 , expliquait que dans le détail, si le commerçant et son client n’ont pas la même banque, le premier doit verser une commission d’environ 0,3 %. À celle-ci s’ajoutent les frais de réseau (jusqu’à 0,2 % par paiement), et la marge que réalise la banque (autour de 1,5 %). Au total, tous ces micro-pourcentages cumulés peuvent atteindre donc 2 % par transaction. La gérante de notre Carrefour Express du Bas-Rhin s’y retrouve. C’est « un pourcentage vraiment minime, qui est compensé par les gros montants, parce que si on a du 8 euros, on a aussi du 80 euros », justifie Valérie Sonntag face à notre caméra.
Plus de 70% des Français préfèrent aujourd’hui payer par carte, souligne le reportage en tête de cet article. Un choix qui ne concerne pas seulement les jeunes ou des actifs. « Je trouve que c’est plus simple de payer avec la carte. Même pour les horodateurs, il faut souvent payer par carte, donc si on n’a pas de monnaie, on est embêtés », constate Robert. Autre raison ne l’incitant pas à revenir aux paiements en espèces : son distributeur a fermé il y a quelques mois, comme trois autres de la commune. « Ça devient de plus en plus difficile pour payer en liquide », déplore-t-il. Si un commerçant peut décliner le paiement par carte, il lui est interdit en revanche de refuser les espèces.