Les sénateurs se sont accordés pour faire augmenter la « taxe soda », qui vise les boissons comportant d’importantes quantités de sucre ajouté.
Les élus y voient une mesure de santé publique et s’inquiètent des excès de sucre dans l’alimentation, en particulier chez les plus jeunes.
En pratique : plus une boisson est sucrée, plus son prix va augmenter.
Durant l’examen du projet de budget de Sécurité sociale, les sénateurs ont validé le principe d’une augmentation de la « taxe soda » visant les boissons sucrées, déjà soutenue à l’Assemblée. Son principe est simple : il s’agit d’augmenter la taxation des boissons sucrées et de la rendre de plus en plus importante en fonction de certains paliers. « Au-delà de 8 kilos de sucre ajouté, la taxe est pratiquement multipliée par deux, à 35 euros par hectolitre, contre 17,7 euros en moyenne aujourd’hui », résume Public Sénat.
Une mesure de santé publique avant tout
Les parlementaires font le choix d’alourdir une mesure qui avait été instaurée en 2012. Militant pour son renforcement, la sénatrice UDI Elisabeth Doineau a estimé que dans sa version actuelle, la taxe ne se montrait pas assez dissuasive. « Le rendement de la taxe soda continue de monter », a-t-elle souligné, ce qui prouve qu’il « n’y a pas eu de reformulation de la part des fabricants des boissons sucrées ».
La parlementaire souhaite qu’en faisant évoluer la fiscalité, les industriels soient forcés d’adapter la composition de leurs boissons et se mettent à réduire les apports en sucre afin de ne pas se voir pénalisés. Si l’on en croit les producteurs de boissons, le prix des sodas et jus de fruits pourrait augmenter de manière significative avec le rehaussement de cette taxe. Une progression de 15 à 18 centimes (nouvelle fenêtre) serait ainsi à prévoir.
La taxe, qui veut s’inspirer de mécanismes déjà instaurés au Royaume-Uni, pourrait rapporter à l’année quelque 200 millions d’euros. L’objectif premier n’est toutefois pas économique, insistent les sénateurs, mais bien de santé publique. Aujourd’hui, « on voit de plus en plus de situations d’obésité ou de diabète, de plus en plus jeune », a ajouté Elisabeth Doineau. Selon une étude de l’INRAE citée par RTL, une taxe de 20 centimes par litre aurait des effets notables. Elle éviterait ainsi 640 décès à l’échelle d’une année.