Certains de nos compatriotes, qui travaillent et cotisent en Allemagne, au Luxembourg ou en Suisse, sont indemnisés par le régime de chômage français lorsqu’ils perdent leur emploi.
Malgré la compensation versée par ces pays étrangers, l’indemnisation de 77.000 frontaliers a coûté quelque 800 millions d’euros à l’État français en 2023.
Un système qui devrait changer dès janvier prochain, dans le cadre de la chasse aux coûts dans le budget de l’État.
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LE WE 20H
La frontière franco-suisse , Tristan la franchit deux fois par jour depuis six ans. Il est conducteur de travaux à Genève, un poste qu’il a choisi en partie pour le salaire : selon lui, c’est le double de ce qu’il pourrait toucher en France pour le même emploi. Il y a un an, il se retrouve au chômage pendant cinq mois. Là aussi, l’indemnité est généreuse, et supérieure à ce qu’il aurait gagné en prenant un emploi en France, estime-t-il dans le reportage de TF1 ci-dessus. L’indemnité est calculée sur la base de son salaire suisse, mais payée par la France.
Un coût de 800 millions d’euros pour la France
Quand un salarié travaille de l’autre côté d’une frontière , il cotise pour la Suisse. Pourtant, s’il perd son emploi, il est indemnisé par l’Unédic en France. La Suisse, elle, doit compenser une partie de cette indemnité. Mais visiblement, les pays frontaliers ne donnent pas assez. Car selon un rapport de l’Unédic de 2023, malgré leur compensation, l’indemnisation de 77.000 frontaliers au chômage a coûté pas moins de 800 millions d’euros à la France. Au total, depuis 2011, le surcoût cumulé de l’indemnisation des frontaliers s’élèverait à 9 milliards d’euros.
Mais ce système va changer dès janvier prochain. Les partenaires sociaux se sont mis d’accord sur un nouveau mode de calcul de l’indemnité chômage pour les transfrontaliers, moins avantageux pour ces derniers. Les modalités n’ont pas encore été dévoilées, mais selon la CGT, l’allocation pourrait baisser de moitié dans certains cas. Un moyen aussi d’inciter ces chômeurs à accepter une offre de travail en France, même si elle est moins bien rémunérée.
Notre équipe a rencontré un ancien vendeur français à Genève, qui a accepté de témoigner anonymement. Sans emploi depuis un an et demi, il a refusé toutes les offres proposées par France Travail. « Les postes que je recherchais, c’étaient des postes de responsable adjoint de magasin. Et au niveau salaire, c’était entre 1700 et 1800 euros net par mois. C’est-à-dire ce que je touche actuellement au chômage », résume-t-il. On ignore pour l’instant si le nouveau mode de calcul concernera les personnes déjà au chômage, ou uniquement celles qui perdront leur emploi à partir du 1ᵉʳ janvier prochain.