Donald Trump héritant d’une excellente économie, la question est de savoir s’il sera capable de la maintenir en cet état. Aujourd’hui, la croissance du PIB réel avoisine 3 %, les dépenses des consommateurs et les investissements des entreprises sont en plein essor, le taux de chômage atteint presque son niveau le plus bas depuis un demi-siècle, et l’inflation s’approche de l’objectif de la Réserve fédérale.
Le risque majeur dans cet heureux tableau est que Trump tienne ses promesses de campagne, avec entre autres : une augmentation des droits de douane, un radical coup de frein à l’immigration, une hausse du déficit et la fin de l’indépendance de la Réserve fédérale. Il est toutefois probable que le président ne respecte pas les pires de ses promesses : d’une part ce ne serait pas la première fois qu’il ne tiendrait pas sa parole, d’autre part le marché boursier lui ferait aussitôt comprendre que ce n’est pas là une bonne idée. Hélas, la Bourse ne donne pas de retour de bâton sur des questions comme le dérèglement climatique, les discriminations raciales, l’Etat de droit ou le financement de l’aide à l’Ukraine.
Cela dit, il n’est pas exclu que Trump tienne en grande partie voire en totalité ses promesses de campagne. Il aura sans doute assez de pouvoir pour imposer unilatéralement à la Chine la hausse d’au moins 60 % des droits de douane qu’il a promise. Cette hausse, qui ferait passer ces droits à plus du double de leur niveau actuel, excéderait largement toute forme de politique sensée visant à défendre la sécurité nationale ou les règles commerciales. Elle accélérerait du reste le coûteux découplage des deux plus grandes économies mondiales.
Indépendance de la Réserve fédérale
Même si ce ne serait pas du goût de la Bourse, il est possible que Trump s’accroche mordicus à cette idée bornée et erronée selon laquelle l’imposition de droits de douane de 10 % à 20 % à toutes les importations permettrait de faire cracher au bassinet les entreprises étrangères, en aidant les Etats-Unis aux dépens du monde. De tels droits de douane, cependant, ne manqueraient pas d’être à terme attaqués devant les tribunaux et créeraient dans l’intervalle une forte incertitude. Les premiers perdants dans cette affaire, estime le Centre d’études prospectives et d’informations internationales, un think tank français, seraient les Etats-Unis et la Chine, mais l’Europe et d’autres pays du monde y laisseraient également des plumes.
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