Au terme de près de dix-huit mois de campagne, de péripéties (dont une tentative d’assassinat contre Donald Trump), de fausses surprises (comme l’éventualité de voir Nikki Haley obtenir l’investiture du Parti républicain) et de vrais coups de théâtre (le fameux débat qui révéla au monde l’état de santé de Joe Biden), le match Trump-Harris s’est soldé par la défaite de la candidate démocrate. Là encore, l’Amérique n’aura jamais été aussi polarisée, divisée en deux camps, plus irréconciliables que jamais.
S’il s’agit de la troisième candidature de Trump, et de son deuxième et dernier mandat, en gagnant dans la nuit du 5 au 6 novembre il multiplie les précédents historiques. C’est ainsi le premier président depuis Grover Cleveland à être élu à deux reprises mais de façon non consécutive. C’est aussi le seul président de l’histoire à l’avoir emporté contre deux femmes, Hillary Clinton en 2016 et Kamala Harris en 2024, privant ainsi l’Amérique à deux reprises de sa première présidente. Trump sera également le premier candidat républicain depuis George W. Bush en 2004 à gagner le vote «populaire».
Enfin, le milliardaire new-yorkais aura récolté plus de 62 millions de votes en 2016, 74 millions en 2020 et s’approchera (ou dépassera) légèrement ce score en 2024 –avec une participation certes probablement inférieure à 2020, lorsque Joe Biden l’avait emporté. Ainsi, celui décrit comme un «fasciste» par son ancien chef de cabinet John Kelly, perçu comme trop «imprévisible» par la plupart des leaders et des élites aux États-Unis et ailleurs, semble à chaque élection gagner des votes et non en perdre. Pourquoi?
Comment a-t-il gagné?
Depuis le début de la campagne, il était clair que sur les cinquante États, sept détermineraient l’élection: les États-clés ou États-pivots (swing states), à savoir la Pennsylvanie, le Wisconsin, le Michigan (le «Blue Wall»), la Caroline du Nord, la…
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