La vidéo a fait le tour du monde. Une jeune femme, harcelée par des agents de sécurité pour ne pas avoir respecté le code vestimentaire, s’est mise en sous-vêtements en guise de protestation devant l’université Azad de Téhéran. L’acte de protestation d’Ahou Daryaei est vu comme le prolongement du mouvement Femme, vie, liberté, deux ans après le choc de la mort, en septembre 2022, de Masha Amini.
Ce mouvement trouve ainsi une nouvelle incarnation de la résistance des femmes à la théocratie iranienne. Cette chaîne des protestataires, des femmes de courage, est retracée dans un livre collectif, Des Iraniennes*, qui en remonte le cours, dès 1979, avec une manifestation historique en mars, et, en France, le soutien venu d’Antoinette Fouque, dont la maison d’édition publie aujourd’hui cet ouvrage nourri d’archives et de témoignages.
Parmi eux, ceux de la cinéaste Sepideh Farsi, activiste iranienne emprisonnée en Iran à l’âge de 16 ans, parvenue à s’échapper et qui s’exile en France en 1984. Ses films militent pour la liberté, et son engagement s’est transmis à sa fille, Darya Djavahery-Farsi, 25 ans, militante et cofondatrice de l’association Neda d’Iran, avec laquelle elle dialogue dans ce livre.
Le soutien aussi de Chirinne Ardakani, avocate du Prix Nobel de la paix Narges Mohammadi, et coautrice du livre. Toutes deux confient au Point leur réaction au geste inouï d’Ahou Daryaei, à laquelle elles adressent un message.