Les ouvriers grévistes de Boeing ont accepté lundi soir un nouveau projet d’accord social.
Ce dernier met fin à un débrayage de plus de sept semaines qui a coûté plus de dix milliards de dollars à l’entreprise et ses fournisseurs.
Ils étaient en grève depuis le 13 septembre. Les ouvriers de Boeing ont accepté lundi soir un nouveau projet d’accord social, mettant ainsi fin à un débrayage de plus de sept semaines, qui a coûté plus de dix milliards de dollars à l’entreprise et ses fournisseurs. « La grève va prendre fin et il nous appartient maintenant de reprendre le travail et de commencer à construire les avions, d’augmenter les tarifs et de ramener cette entreprise sur la voie de la réussite financière », a déclaré Jon Holden, le président de l’IAM-District 751, lors d’une conférence de presse. « Je suis fier de nos membres », a-t-il ajouté.
Kelly Ortberg, patron du groupe depuis août, s’est de son côté dit « heureux » qu’un accord ait été trouvé. « Les mois écoulés ont été difficiles pour nous tous, mais nous faisons partie de la même équipe », a-t-il déclaré dans un message adressé aux employés. Il a souligné « l’importance de ce moment pour notre histoire et pour les générations futures », estimant qu’« il y a beaucoup de travail à accomplir pour retrouver l’excellence qui a fait de Boeing une entreprise emblématique ».
La plus coûteuse grève de ce siècle aux États-Unis
Plus de 33.000 employés de la région de Seattle, dans le nord-ouest des États-Unis, vont ainsi retourner dans deux usines d’assemblage majeures. Après avoir rejeté deux offres, l’IAM-District 751, branche du syndicat des machinistes (IAM), a indiqué avoir approuvé à 59% l’accord prévoyant une hausse salariale très proche de ses revendications, mais pas le rétablissement de l’ancien dispositif de retraite.
Le projet annoncé jeudi soir comporte une hausse salariale de 38% sur les quatre ans de l’accord social. Le syndicat réclamait 40%. Le groupe a également rétabli une prime annuelle (4% du salaire annuel), augmenté la prime de ratification (de 3000 à 12.000 dollars) et accru la contribution au plan de retraite par capitalisation. Il a maintenu son engagement à fabriquer son prochain avion attendu pour 2035, dans la région de Seattle, berceau de Boeing, ce qui représente une garantie de dizaines de milliers d’emplois pour plusieurs décennies.
La fin de la grève est cruciale pour Boeing, en grandes difficultés financières, car le débrayage paralyse les deux usines produisant son avion vedette, le 737, mais aussi le 777, le 767 et plusieurs programmes militaires. Les clients de Boeing attendaient aussi la résolution du conflit social. D’après le cabinet Anderson Economic Group, il s’agit de la plus coûteuse grève de ce siècle aux États-Unis avec plus de 11,56 milliards de dollars d’impact direct depuis le 13 septembre, dont 6,50 milliards de manque à gagner pour Boeing et 2,87 milliards pour ses fournisseurs. Les grévistes, sans assurance santé depuis fin septembre, percevaient 250 dollars par semaine du syndicat, depuis la quatrième semaine de grève, et certains dépendaient des banques alimentaires pour tenir le coup.
« Au cours des quatre dernières années, nous avons démontré que la négociation collective fonctionne. Les bons accords profitent aux travailleurs, aux entreprises et aux consommateurs et sont essentiels à la croissance de l’économie américaine », a déclaré Joe Biden à la veille de l’élection présidentielle, félicitant le syndicat et la firme « d’être parvenus à un accord qui reflète le dur labeur et les sacrifices des 33.000 machinistes ».