Ce mardi 29 octobre, des orages ont frappé la région de Valence, en Espagne, provoquant des inondations dramatiques.
En quelques heures, la Rambla del Poyo, qui serpente jusqu’à Valence et le fleuve Turia ont débordé.
Alors que le centre-ville est épargné, pourquoi l’autoroute et la zone commerciale se sont-elles retrouvées sous l’eau ?
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L’Espagne frappée de plein fouet par des inondations meurtrières
De nombreux témoins comparent ces images à celle d’un tsunami. Comment des millions de mètres cubes d’eau, de gravats et de boue ont-ils pu envahir aussi vite des quartiers entiers dans la région de Valence ? « Il s’est mis à pleuvoir d’un coup à verse, un torrent s’est formé et on a eu de l’eau jusqu’à la ceinture », explique une habitante. « C’était la panique, j’ai vu passer des voitures. Je ne savais même pas s’il y avait des gens dedans », lance un homme encore sous le choc, comme on peut le voir dans le reportage en tête de l’article.
Le cauchemar a débuté mardi en début d’après-midi lorsque de nombreux orages éclatent dans la région de Valence. Très vite, c’est le déluge. Entre 16h30 et 20h30, 343 millimètres d’eau s’abattent sur la ville. Résultats : les canaux d’évacuation, en général asséchés, débordent en quelques heures. Parmi eux, la Rambla del Poyo qui serpente jusqu’à Valence. Il se gonfle et atteint en début de soirée la banlieue sud de la ville en même temps que le fleuve Turia qui déverse lui aussi son trop-plein au même endroit. L’autoroute et la zone commerciale se retrouvent alors sous l’eau.
L’eau ne peut plus s’écouler parce que l’exutoire en mer est totalement bouché
L’eau ne peut plus s’écouler parce que l’exutoire en mer est totalement bouché
Emma Haziza, hydrologue
« L’eau ne peut plus s’écouler parce que l’exutoire en mer est totalement bouché. Comme il y a énormément de houle, cela empêche l’évacuation des eaux », explique Emma Haziza, hydrologue et spécialiste de l’adaptation climatique. Si cette zone très bétonnée avait été recouverte de végétation, cela aurait-il changé quelque chose au drame ? Non, répond la spécialiste. « Lorsque vous avez 30 à 40 millimètres d’eau qui se déversent en l’espace de quelques heures, le sol ne peut pas l’accueillir. Si vous multipliiez ce chiffre-là par 10, on comprend que cela finit par tout dévaster sur son passage ».
Le centre-ville de Valence, quant à lui, a été épargné par les eaux. Il a été sauvé par le détournement du Turia dans les années 1960. Après de graves inondations, la municipalité a décidé de changer le cours du fleuve. Une façon de déplacer le problème, sans le régler.