Le budget du ministère de la Justice va être augmenté de 250 millions d’euros par rapport au projet initial du gouvernement.
Le ministre Didier Migaud s’en félicite et veut créer de nouveaux postes dans les tribunaux.
Il avait menacé de démissionner s’il n’obtenait pas de crédits supplémentaires.
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Budget 2025 : la France doit trouver 60 milliards d’euros
Le ministre de la Justice a obtenu satisfaction. Didier Migaud s’est félicité ce jeudi 31 octobre d’avoir obtenu 250 millions d’euros supplémentaires dans le budget 2025, revenant en partie sur le coup de rabot de 500 millions d’euros du projet initial, preuve selon le garde des Sceaux que la Justice reste « une priorité » pour le gouvernement Barnier.
Didier Migaud avait menacé de démissionner
Dès la passation de pouvoir avec son prédécesseur Éric Dupond-Moretti, puis lors de ses premières sorties publiques, Didier Migaud avait jugé insuffisant le budget alloué à son ministère. Les lettres-plafonds publiées par le gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal prévoyaient une coupe de près d’un demi-milliard d’euros, moins d’un an après le vote d’une ambitieuse loi de programmation.
Mais les 250 millions d’euros finalement récupérés permettront « d’honorer et de respecter tous les engagements qui ont été pris en direction des magistrats, des personnels de greffe, des juristes assistants, des personnels pénitentiaires » à l’occasion de cette loi de programmation, a assuré le garde des Sceaux dans un entretien accordé à l’AFP.
« L’arbitrage nous permet de toujours considérer que la justice est effectivement une priorité pour le gouvernement », a-t-il insisté.
« Une nouvelle rassurante » pour les syndicats
Concrètement, cette rallonge, qui doit faire l’objet d’un amendement gouvernemental, maintient les engagements « au niveau des effectifs, des mesures catégorielles de rémunération, aussi bien pour les magistrats que pour les personnels pénitentiaires ».
« C’est une nouvelle rassurante », a estimé Kim Reuflet, présidente du Syndicat de la magistrature, pointant néanmoins que la justice française reste l’une des plus pauvres d’Europe. « C’est une excellente nouvelle pour la poursuite de la modernisation de l’institution judiciaire dont l’Union syndicale des magistrats se félicite », a de son côté indiqué Ludovic Friat qui préside ce syndicat.
Dans un contexte budgétaire contraint, « la Justice fait également un effort ». Mais les sommes non récupérées « sont essentiellement des dépenses d’investissement immobilier, que nous n’étions pas en mesure de réaliser, à partir du moment où des opérations ont pris du retard », a précisé le ministre.
Certains crédits prévus pour le programme immobilier et notamment pour la construction de nouvelles places de prison ne seront donc pas mobilisés en 2025, a-t-il ajouté. Sans remettre en cause, malgré un rééchelonnement, l’objectif de 18.000 places de prison supplémentaires initialement fixé pour 2027. « On a des crédits pour poursuivre un programme immobilier à la fois pénitentiaire et judiciaire », s’est réjoui le garde des Sceaux.
Adoptée en octobre 2023, la loi de programmation, destinée à renforcer le budget d’un ministère régalien historiquement considéré comme un parent pauvre de l’État, prévoit la création de 1500 postes de magistrats, 1800 greffiers ou personnels de greffe et 1100 attachés de justice. En 2025, environ 1550 emplois devraient être créés, soit presque 1000 de plus que ce que permettait la lettre-plafond budgétaire, a-t-on précisé place Vendôme.