La France compte 25 zones à faibles émissions, mises en place dans les agglomérations de plus de 150.000 habitants.
Plusieurs communes ont réussi à obtenir une dérogation.
Comment ont-elles fait concrètement ? Exemple à Amiens dans la Somme.
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Le 20H
Dans le centre-ville, aucune restriction de circulation pour les voitures, peu importe leur âge. Comme toutes les grandes villes, Amiens est en théorie dans l’obligation de mettre en place un périmètre interdit aux véhicules les plus polluants, c’est ce qu’on appelle une ZFE (zone à faibles émissions). Elle vise à réduire la pollution de l’air en interdisant l’accès des centres-villes aux véhicules les plus polluants. Mais la commune d’Amiens a obtenu une dérogation de l’État. Un soulagement pour cette automobiliste. « Je trouve ça génial parce qu’en fait, c’est plutôt une contrainte pour les gens qui malheureusement n’ont pas les finances pour pouvoir s’acheter un nouveau véhicule », défend la conductrice.
Des grandes villes dispensées de ZFE
Cette dérogation, la métropole a tout fait pour l’obtenir. Elle a investi 10 millions d’euros dans l’aménagement de pistes cyclables, remplacer les véhicules municipaux par des voitures électriques, rénover les logements et raccorder les bâtiments à un réseau de chauffage plus écologique. Et ce n’est pas tout, elle a également renouvelé sa flotte de bus. « Il s’agit de bus intégralement électriques qui ont été mis en place depuis 2019 », montre dans la vidéo du 20H de TF1 en tête de cet article, Alain Gest, président (LR) d’Amiens Métropole. Ce plan d’action, l’élu l’a fait expertiser pour savoir s’il réduirait la pollution plus efficacement qu’une ZFE. Résultat ? « Le plan que nous avions prévu réduisait au moins d’autant qu’une ZFE », explique-t-il. Alors pourquoi ne pas avoir fait les deux ? « Lorsqu’on met en place une ZFE, c’est une mesure qui est de plus en plus antisociale répond Alain Gest, puisque ce sont les familles les plus modestes qui ont les véhicules les plus anciens. »
Parmi les habitants, certains sont plus sceptiques et seraient prêts à abandonner leur vieille voiture. « Ce ne serait pas forcément évident mais entre ça et les effets climatiques, je crois qu’il n’y a pas photo, je préfère continuer à respirer », tranche une automobiliste. Une autre habitante au volant de son véhicule tempère : « Je pense que ça peut être complémentaire mais remplacer, je ne pense pas que ce serait suffisant. »
En plus d’Amiens, trois autres métropoles ont obtenu une dérogation. Celle regroupant Douai, Lens et Liévin a aussi mis en place des mesures alternatives. Tandis qu’au Mans et à Saint-Nazaire, pas de ZFE car les taux de pollution restent faibles. D’autres grandes villes pourraient-elles bénéficier de dérogations ? Il faut examiner la situation au cas par cas, selon cette experte. « Chaque territoire a ses spécificités, ses particularités en termes d’émissions, de rejet de polluants et puis ça dépend aussi du programme d’action en lui-même », explique Céline Derosiaux, directrice adjointe des relations extérieures ATMO Hauts-de-France, au sein de l’Observatoire de la qualité de l’air. Les dérogations peuvent être révoquées à tout moment selon l’évolution de la pollution.