Sauf catastrophe de dernière minute, les Bourses mondiales termineront l’année 2025 en nette hausse. Ni la guerre commerciale menée par l’administration Trump ni les incertitudes budgétaires ou macroéconomiques dans certains pays du Vieux Continent n’ont réussi à entamer durablement l’enthousiasme des investisseurs. Toutefois, une question les taraude : une bulle se serait-elle formée autour des valeurs américaines de l’intelligence artificielle (IA) ? Tous ne sont pas d’accord sur la réponse.
Une majorité répond plutôt par la négative. « La performance remarquable des “Magnificent Seven” – Alphabet, Amazon, Apple, Meta, Microsoft, Nvidia et Tesla – a été portée par des investissements gigantesques dans les infrastructures d’IA », estiment par exemple Alex Tedder et Tom Wilson, de Schroders. « Même avec la hausse récente de leurs dépenses d’investissement, celles-ci restent modérées en proportion de leurs flux de trésorerie d’exploitation. Cela offre une marge de progression significative pour les années à venir », ajoutent-ils.
Pour les analystes de Ramify, ces valeurs affichent un P/E (le rapport entre le prix d’une action et le bénéfice net par action de la société) d’environ 26,81, « un niveau nettement plus modéré que lors d’épisodes de surchauffe passés, comme la bulle Internet (52) ou la bulle japonaise (67). Ça montre que, même dans un contexte d’enthousiasme autour de l’IA, les valorisations actuelles restent loin des excès observés lors de ces périodes historiques ».
« De tels sommets ne durent pas »
Pour d’autres observateurs, plus que le niveau de valorisation des valeurs de l’IA, c’est le fait qu’elles expliquent une part importante de la hausse des marchés qui pose problème. « La concentration du marché actions atteint un sommet inédit depuis cinquante ans. L’histoire suggère que de tels sommets ne durent pas », juge Paul Jackson, stratégiste chez Invesco. Chaque décennie ou presque a connu ses leaders des indices : les grandes valeurs américaines comme IBM, AT&T, General Motors, Eastman Kodak ou Sears Roebuck dans les années 1970, les compagnies pétrolières dans les années 1980, les banques japonaises dans les années 1990, les précurseurs d’Internet dans les années 2000, et aujourd’hui les valeurs de l’IA. Tôt ou tard, ces stars de la cote finissent par être remplacées par d’autres. Et ce sera le cas pour ces dernières, selon Paul Jackson, qui ne prédit toutefois pas que ce le sera dès 2026.
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