vendredi, décembre 5

Ankara appelle Russie et Ukraine à épargner les infrastructures énergétiques pour préserver la sécurité en mer Noire

Face à l’escalade des frappes en mer Noire, la Turquie met en garde contre les risques d’une crise énergétique mondiale et défend la diversification de ses approvisionnements en gaz.

La Turquie a prié mercredi la Russie et l’Ukraine de « laisser les infrastructures énergétiques en dehors de la guerre », après des attaques ukrainiennes contre un terminal pétrolier russe et des navires de la flotte fantôme utilisée par Moscou pour contourner les sanctions occidentales.

« Nous disons à toutes les parties, en Russie et en Ukraine : laissez les infrastructures énergétiques en dehors de cette guerre, car cela a un impact fort sur le quotidien des populations », a répété Alparslan Bayraktar, le ministre de l’énergie turc à plusieurs journalistes, dont l’Agence France-Presse (AFP).

Citant les attaques russes et ukrainiennes contre les infrastructures du camp ennemi, le ministre turc a jugé nécessaire de « maintenir les flux énergétiques ininterrompus en mer Noire, dans nos détroits, ainsi que dans les pipelines », avertissant que toute perturbation aurait des répercussions sur les marchés mondiaux.

Il y a quelques jours, l’Ukraine a lancé des drones navals contre un important terminal pétrolier russe et deux pétroliers liés à Moscou, à quelques dizaines de milles nautiques seulement des côtes turques en mer Noire. Moscou accuse, en outre, l’Ukraine d’avoir visé dans ces mêmes eaux cette semaine un troisième navire, battant pavillon russe et chargé d’huile de tournesol, ce que Kiev nie.

Interrogé, par ailleurs, sur des propos du président américain, Donald Trump, qui a appelé, à la fin de septembre, la Turquie à ne plus acheter de pétrole russe, le ministre turc a souligné que Moscou est « un fournisseur très fiable » pour Ankara. M. Bayraktar a précisé que la Russie a assuré 40 % environ de l’approvisionnement en gaz de la Turquie en 2024, contre 60 % certaines années. « La sécurité d’approvisionnement est notre priorité numéro un », a déclaré le ministre turc, affirmant toutefois qu’Ankara « ne souhaite pas dépendre d’un seul pays ou d’une seule entreprise ». Il a poursuivi : « Nous avons besoin de gaz russe, de gaz iranien, de gaz azerbaïdjanais et de nombreuses autres sources. » Il a rappelé qu’Ankara et Moscou sont en discussion pour prolonger un contrat gazier qui expire le 31 décembre.

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