samedi, mai 18
Le ministre russe de la défense, Sergueï Choïgou, et le ministre chinois de la défense, Dong Jun, lors de négociations en marge d’une réunion de l’Organisation de coopération de Shanghaï, le 26 avril 2024, à Astana, Kazakhstan. (Photo fournie par l’agence de presse russe.)

La visite de Xi Jinping en France va de nouveau renvoyer les diplomates occidentaux à une question qui les taraude depuis deux ans : est-il possible de dissuader la Chine d’aider encore davantage la Russie ? Le soutien que l’économie chinoise apporte à l’industrie de l’armement russe devrait être au menu des discussions du président français avec son homologue chinois, lundi 6 et mardi 7 mai. « Le président de la République évoquera les inquiétudes que l’on peut avoir sur l’activité de certaines entreprises chinoises qui pourraient participer directement ou contribuer de manière significative à l’effort de guerre russe », confirme-t-on à l’Elysée.

Davantage que la fourniture directe d’armes – une ligne rouge que la Chine semble prendre soin jusqu’à présent de ne pas franchir –, ce sont les livraisons de machines-outils et de composants pour la production de ces armes qui sont au centre de l’attention. Grâce aux transactions commerciales de ses entreprises, Pékin a permis à Moscou de redresser son industrie de l’armement et de prendre un avantage dans le conflit.

Sur ce point, Washington pousse les capitales européennes à être plus directes vis-à-vis de Pékin. « Il ne s’agit pas d’incidents isolés, mais d’un plan stratégique complet mis en œuvre par la Chine et la Russie. Cela a eu un énorme impact. Nous pensons que cela a contribué à aider la Russie à reconstruire ses capacités militaires. Ces activités se poursuivent », observait devant quelques journalistes le secrétaire d’Etat adjoint des Etats-Unis, Kurt Campbell, de passage à Paris, jeudi 2 mai, juste avant la venue de Xi Jinping.

« Nous devons placer la Chine devant ses responsabilités. Etant donné la détermination de la France à jouer un rôle actif et important sur la question ukrainienne, il est essentiel que le président Macron soit clair et déterminé pour exprimer les préoccupations françaises dans ce domaine », précisait-il.

Moteurs de drones et propulseurs de missiles

Alors que l’Europe a en grande partie fermé ses portes au commerce avec la Russie depuis l’invasion de l’Ukraine, la Chine a largement pris le relais, y compris dans des secteurs qui ont permis de relancer les usines russes produisant des armes et des véhicules à destination du front. Les exportations de la Chine vers la Russie ont bondi de 64,2 % entre 2021 et 2023.

Ces dernières semaines, des sources officielles américaines pointent le rôle de groupes chinois comme Dalian Machine Tool dans la fourniture de machines-outils utilisées dans la production de missiles balistiques. Au dernier trimestre 2023, 70 % des importations russes de machines-outils – qui s’élevaient à environ 900 millions de dollars (835 millions d’euros) – venaient de Chine.

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