lundi, septembre 30

Kate Winslet tient le premier rôle du biopic consacré à l’iconique photographe de guerre, Lee Miller, qui a documenté l’horreur des camps de concentration nazis.
En salles mercredi 9 octobre, ce projet fort dont elle est à l’initiative a bien failli ne pas voir le jour.
L’actrice anglaise raconte son expérience à Anne-Claire Coudray.

Elle préférait prendre une photo qu’en être le sujet. Les siennes ont été les premières à documenter les horreurs des camps de concentration nazis . Des clichés connus, mais le nom de Lee Miller est longtemps resté tu. Le cinéma ne s’était d’ailleurs jamais emparé de l’incroyable parcours de cette mannequin américaine, devenue reporter de guerre en 1944, de Saint-Malo à Dachau. Une anomalie que Kate Winslet a tenté de réparer pendant près de dix ans. Le fruit de sa persévérance arrive dans les salles le 9 octobre dans un biopic simplement intitulé Lee Miller, dans lequel elle interprète l’artiste. « Elle est la femme la plus culottée dont j’aie jamais entendu parler », fait remarquer l’actrice oscarisée dans le 20H de TF1.

J’ai été confrontée au même niveau de remise en question et de sexisme quand j’ai commencé à vouloir monter le film

Kate Winslet

« Je pense qu’elle faisait parfois des choses très profondes et qu’elle était parfois capable d’entreprendre des choses extrêmement risquées. Elle était prête à se mettre dans des situations que certains pouvaient critiquer, trouver étranges, surréalistes, bizarres. Mais c’était elle », insiste-t-elle. Productrice du film, Kate Winslet a « eu accès à toute la vie de Lee Miller » grâce à son fils Antony Penrose, lui aussi photographe. « Il a répondu à toutes mes questions et m’a ouvert toutes les archives », détaille-t-elle. « Dès que je suis entrée chez lui, il m’a accueillie avec les bras grands ouverts. Il a souri et m’a dit qu’il avait toujours rêvé que ce soit moi qui joue sa mère depuis qu’il m’avait vue dans Raisons et sentiments. Je n’avais que 19 ans à l’époque ! », s’amuse l’actrice.

À l’image de Lee Miller qui a vu ses photos des camps censurées par British Vogue dans un premier temps, Kate Winslet s’est heurtée à de nombreux obstacles pour donner vie à ce biopic. « J’ai été confrontée au même niveau de remise en question et de sexisme quand j’ai commencé à vouloir monter le film. Des producteurs m’ont demandé pourquoi ils devaient aimer cette femme, s’agace-t-elle. Ces hommes ont obligé une femme comme moi, qui suis dans le métier depuis 30 ans, à devoir leur expliquer pourquoi Le Miller était un personnage tellement extraordinaire. Ça a renforcé ma détermination ». Une attitude que n’aurait pas reniée celle qu’elle incarne désormais à l’écran.


D.D.F. | Propos recueillis par Anne-Claire Coudray

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