Deux pilotes sont décédés mercredi dans un accident impliquant deux avions Rafale de l’armée, en Meurthe-et-Moselle.
Le frère de l’un d’eux, le capitaine Sébastien Mabire, témoigne au JT de TF1.
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LE WE 20H
C’est un « déchirement énorme » qu’a ressenti Nicolas Mabire en apprenant que son frère, le capitaine Sébastien Mabire, faisait partie des deux pilotes morts dans l’accident aérien à Colombey-les-Belles, en Lorraine, mercredi. Deux Rafale de la base de Saint-Dizier (Haute-Marne) sont entrés en collision en plein vol, alors qu’ils rentraient d’une mission de ravitaillement en Allemagne. Si l’un des pilotes a pu s’éjecter à temps, le capitaine Sébastien Mabire et le lieutenant Matthis Laurens sont tous deux décédés.
Une vocation découverte lors d’un week-end au Salon du Bourget
Nicolas Mabire était en voiture quand il a appris le drame : « Mon téléphone sonne. C’est ma mère. Tout de suite, elle me dit ‘C’est une catastrophe, c’est ton frère, il y a eu un accident, il est dedans’. J’ai très vite compris que ‘porté disparu’, ça voulait dire qu’il n’avait pas pu s’éjecter. Et quand on ne peut pas s’éjecter d’un avion, on sait ce que ça veut dire. » Le lendemain, Nicolas a repris sa voiture : « J’ai eu besoin de sillonner les routes qu’on connaissait quand on était jeunes. »
Entré dans l’armée à 16 ans, Sébastien avait déjà réalisé plus de 2.000 heures de vol. Selon son grand frère, il était conscient des risques de son métier : « C’est quelque chose qu’il acceptait. Il savait que c’était dangereux. La peur, il la ressentait certainement moins que ses proches parce qu’il était confiant dans son avion et dans son entraînement. »
Ce qu’il a accompli est vraiment très grand.
Ce qu’il a accompli est vraiment très grand.
Nicolas Mabire, frère d’un des pilotes décédés dans l’accident de Rafale
Décrit comme « toujours positif » et voulant « toujours aller de l’avant », Sébastien Mabire avait découvert sa vocation alors qu’il n’avait qu’une dizaine d’années. La famille était partie passer un week-end au Salon du Bourget : « On avait tous les yeux écarquillés mais mon frère a dit ‘Moi, je veux faire ça’. Je pense qu’il a tout de suite eu ce flash », se souvient Nicolas pour TF1/LCI, dans la vidéo en tête de cet article. Pour lui, la passion de son frère correspondait à son tempérament : « Les valeurs de protection de la France étaient complètement les siennes. »
Restera à jamais la fierté d’un homme pour son petit frère : « Ce qu’il a accompli est vraiment très grand. C’est quelqu’un qui mérite le respect et d’être un exemple. » Un hommage militaire sera rendu jeudi prochain aux deux pilotes tués. Sébastien Mabire avait 36 ans. Il laisse derrière lui toute une famille endeuillée et deux enfants orphelins.