La passerelle des Gorges du Lignon, à Grazac, est la plus grande de France.
Haute de 78 mètres et longue de 268 mètres, elle est surnommée « la passerelle himalayenne ».
Elle voit passer 120.000 visiteurs par an, un afflux qui sème la discorde chez les riverains.
Suivez la couverture complète
Le 13H
Suspendue à 78 mètres de hauteur, la plus grande passerelle de France est devenue, en deux ans, un incontournable de la région de Grazac (Haute-Loire). Ce succès a totalement chamboulé le quotidien des riverains. « Il y a de la foule en permanence, en semaine comme le week-end, sans arrêt, sur la terrasse, on est regardés, au bout d’un moment, on a l’impression d’être un animal dans un zoo », confie Fabien, un habitant de la commune.
« L’autre jour, il y en a un qui faisait pipi en face du portail alors que les WC sont à 30 mètres ». Il a été contraint d’installer un paravent pour préserver sa tranquillité. Le chemin menant à la passerelle passe sous la fenêtre des habitants et le parking se trouve à quelques mètres plus bas.
« Tout ce qu’on veut, c’est retrouver un petit peu de tranquillité »
Face au flot incessant de touristes et aux incivilités, les habitants se sentent démunis. « Ça devient infernal et les gens ne comprennent pas, on n’est pas écouté. Tout ce qu’on veut, c’est retrouver un petit peu de tranquillité, être paisibles chez nous et en fait, ce n’est plus possible », raconte Lucie, en pleurant, dans le sujet de TF1.
Lors de la première année d’ouverture, 120 000 personnes sont passées sur la passerelle, ce qui fait trois fois plus que les prévisions. En urgence, un parking, des toilettes et un chemin ont été mis en place. Un tel succès n’avait pas été anticipé. « Notre territoire n’est pas habitué au tourisme. Les premiers mois, c’était de la folie, c’est clair, il faut le reconnaitre. Des choses ont été faites pour améliorer, pour adapter. On continue d’avoir quelques problèmes, c’est mineur, mais c’est sûr que ça impacte la vie quotidienne des riverains », affirme Jean-Pierre Chapuy, vice-président tourisme de la communauté de communes des Sucs.
Mais cet investissement de 1,5 million d’euros a aussi permis de développer le secteur du tourisme. De nombreux commerces, gîtes et restaurants ont vu le jour. Grâce à un snack installé près de la passerelle, un saisonnier agricole peut arrondir ses fins de mois. « La passerelle nous a amené énormément de monde, cette année, c’est énorme. On fait de 20 à 50 repas par jour », s’enthousiasme Stéphane Rousson, le gérant du snack. Pour que la passerelle ne soit plus celle de la discorde, les riverains espèrent trouver, avec les élus, des solutions rapidement. Ils ont, notamment, demandé de renforcer les contrôles de gendarmerie ou encore d’installer une barrière à l’entrée du bourg.