Évoquant les enjeux liés à l’immigration, Laurent Wauquiez a avancé qu’un nombre d’étrangers similaire à celui de la population d’une ville comme Toulouse serait accueilli chaque année en France.
C’est exact, mais l’élu LR ne dit pas qu’une majorité d’immigrants finit par quitter le pays.
Le solde migratoire, qui tient compte des départs, constitue un indicateur plus pertinent.
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L’info passée au crible des Vérificateurs
Laurent Wauquiez l’assure, il souhaite en « finir avec l’impuissance » en matière de sécurité et d’immigration. Le député LR, président du groupe La Droite républicaine à l’Assemblée nationale, a publié sur sa page YouTube une vidéo dans laquelle il présente des chiffres décrits (nouvelle fenêtre) comme « accablants« . La France, note-t-il, « accueille chaque année l’équivalent de la ville de Toulouse en nombre d’étrangers ».
L’élu évoque les arrivées, mais pas du tout les départs
Selon le dernier recensement, Toulouse figure au 4ᵉ rang des villes les plus peuplées de France, avec 504.078 habitants. Un total qui se révèle proche du nombre de personnes étrangères arrivant chaque année sur notre territoire. En 2023, ce sont en effet 326.954 premiers titres de séjours qui ont été délivrés (nouvelle fenêtre), tandis que 167.056 demandes d’asile ont été formulées. Nous aboutissons ici à 494.000 personnes, auxquelles il faudrait encore ajouter celles originaires d’Ukraine et qui ont bénéficié d’une autorisation provisoire de séjour (APS). Elles étaient – à titre d’information – un peu plus de 60.000 en 2022.
On le voit, l’estimation fournie par Laurent Wauquiez se révèle juste, à quelques milliers de personnes près. Utiliser ce seul chiffre afin d’évoquer l’ampleur des migrations vers la France apparaît toutefois trompeur, puisque le député LR choisit de n’évoquer qu’une partie des flux migratoires, un choix contestable qu’avait également effectué l’an passé son collègue parlementaire Olivier Marleix.
Si l’on s’en tient aux propos de l’ancien ministre, on pourrait s’imaginer une population étrangère en très forte croissance, avec l’arrivée de 500.000 individus environ chaque année. Mais la réalité est plus nuancée : une part non négligeable des personnes venues de l’étranger quitte en effet la France. Qu’il s’agisse de travailleurs expatriés dont le contrat a pris fin, d’étudiants ayant terminé leur cursus ou de voyageurs au long cours qui ont terminé d’arpenter les routes du pays.
Si quelques centaines de personnes quittent le territoire chaque année et que des centaines de milliers arrivent, un accroissement notable de la population étrangère s’observe. À l’inverse, le nombre d’individus étrangers en France pourrait diminuer si des départs massifs étaient constatés. Pour cette raison, c’est un indicateur nommé le « solde migratoire » auquel il est généralement fait référence pour évaluer les flux migratoires. Celui-ci permet de mettre en relation les arrivée et les départs, à l’échelle d’une année. Les chiffres officiels (nouvelle fenêtre) fournis par les autorités font ainsi état d’un solde positif pour 2023, de l’ordre de 183.000 personnes.
Ce total apparaît presque trois fois inférieur à la population de la ville de Toulouse. Le nombre d’étrangers qui viennent s’ajouter chaque année à la population française équivaut plutôt à la population de Toulon.
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