Le député LFI Alexis Corbière se montre hostile à une obtention obligatoire du brevet pour intégrer le lycée, jugeant essentiel de « garder notre jeunesse scolarisée ».
Il se réjouit en passant d’une baisse majeure à ses yeux : celles des jeunes sans diplôme à la fin de leur scolarité, qui aurait été divisée par 5 en 40 ans.
La part de ces « sortants précoces », comme les nomme l’Éducation nationale, a en effet connu une forte diminution. À l’inverse, les pourcentages de bacheliers ont bondi.
Suivez la couverture complète
L’info passée au crible des Vérificateurs
La ministre de l’Éducation nationale Anne Genetet a indiqué (nouvelle fenêtre) en ce début de semaine que l’accès aux classes de seconde sera conditionné à l’obtention préalable du brevet des collèges. Cette annonce a fait bondir l’élu LFI Alexis Corbière : il souligne (à raison) que « 14% des collégiens », soit « 120.000 élèves […] n’obtiennent pas le brevet », se référant aux résultats des examens passés cette année.
Le député s’inquiète du devenir des jeunes qui échoueraient au brevet. « Leur interdire l’accès au lycée général ou lycée pro est une folie », estime-t-il, ajoutant qu’il est indispensable à ses yeux de « garder notre jeunesse scolarisée ». Pour illustrer ce besoin majeur de scolarisation, Alexis Corbière avance un chiffre : en 40 ans, lance-t-il (nouvelle fenêtre), « la proportion d’élève sans diplôme a été divisée par 5 ».
Une « massification scolaire » très marquée
Le constat effectué par le parlementaire fait écho à une publication datant de 2021 (nouvelle fenêtre), réalisé par le « Centre d’observation de la société », une structure créée en 2011 à l’initiative d’un bureau d’études. Sur la base de chiffres ministériels, ce centre mettait en avant le très net recul de la part de jeunes sortant de l’école sans diplôme, évoquant – graphique à l’appui – une division par 5 en 40 ans.
En pratique, c’est l’évolution des « sortants précoces » du système éducatif qui est suivie. Une terminologie qui désigne les jeunes qui ont achevé leur cursus scolaire en ayant obtenu au maximum le brevet des collèges. Contacté par TF1info, le ministère de l’Éducation confirme qu’il est à l’origine de ces données. Après quelques recherches, il nous en partage d’ailleurs la dernière mise à jour, présentée dans le rapport 2023 sur « l’état de l’école » (nouvelle fenêtre). Dans ce document, on retrouve un graphique qui évoque exactement les éléments évoqués par Alexis Corbière. « La part de sortants précoces, plus de 40% à la fin des années 1970, a été divisée par 5 et représente moins de 8% d’une génération en 2022 », peut-on lire. Notons que les chiffres pour 2023, qui seront dévoilés officiellement sous peu, s’établissent à 7,6%.
Cette courbe montre un recul très marqué de la proportion de « sortants précoces » entre 1980 et 2000. Par la suite, cette décroissance s’est prolongée, mais de manière moins franche. Soulignons que depuis 2010, cette proportion a sans cesse diminué, à l’exception d’un léger rebond en 2015. Il y a 20 ans, elle était près de 5 points supérieure, avec 11,3% de sortants précoces.
Derrière ces chiffres, on retrouve un phénomène plus global qualifié de « massification scolaire ». Il désigne l’augmentation du nombre d’élèves scolarisés et rend compte d’une poursuite plus importante des études à travers la vie. Cette massification est décrite comme « exceptionnelle » dans des publications ministérielles. Pour l’illustrer, les éléments les plus marquants concernent la part de bacheliers au sein des classes d’âge successives. Alors que moins de 10% des Français décrochaient ce diplôme au début des années 1950, ils étaient environ 80% (nouvelle fenêtre) en 2023.
Malgré une accession croissante des élèves à des niveaux de diplômes plus élevés que par le passé, la démocratisation de l’école ne s’accompagne pas toujours d’un recul des inégalités. C’est ce qu’a constaté (nouvelle fenêtre) l’OCDE, en s’appuyant sur les résultats des différents classements PISA : « La France est toujours l’un des pays de l’OCDE où le lien entre le statut socio-économique des élèves et la performance qu’ils obtiennent […] est le plus fort », a fait remarquer l’organisation.
Vous souhaitez nous poser des questions ou nous soumettre une information qui ne vous paraît pas fiable ? N’hésitez pas à nous écrire à l’adresse lesverificateurs@tf1.fr. Retrouvez-nous également sur Twitter : notre équipe y est présente derrière le compte @verif_TF1LCI.