Au 41ᵉ jour de course, Yoann Richomme, Charlie Dalin et Sébastien Simon sont en avance sur le tempo record d’Armel Le Cléac’h sur le Vendée Globe.
Ce trio, qui a contourné le point Nemo par le sud, navigue entre deux systèmes dépressionnaires, avec un vent moyen d’une vingtaine de nœuds.
La tête de la flotte ne devrait pas ralentir au moins jusqu’au passage du mythique cap Horn.
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Vendée Globe, l’incroyable aventure humaine
« Qu’est-ce qu’on est rapides et qu’est-ce qu’on a rattrapé notre retard sur le record ! » Le 20 novembre, on dressait ici-même le constat, paroles de skippers à l’appui, que cette 10ᵉ édition du Vendée Globe était « la plus lente » depuis 2000. Un mois plus tard, jour pour jour, voilà qu’elle est, pour l’instant, la plus rapide de l’histoire de la régate océanique. Oui, oui, vous avez bien lu : la tête de course est en avance sur le record d’Armel Le Cléac’h, établi en 2017 (74 jours, 3 heures, 35 minutes et 46 secondes).
Samedi 21 décembre, au 41ᵉ jour de course, le leader Yoann Richomme (Paprec-Arkéa) doit encore couvrir, au pointage de 11h, 8357,8 milles (environ 15.478 km) jusqu’à l’arrivée aux Sables-d’Olonne. Le meilleur des 15 bizuths n’est pas isolé pour autant, Charlie Dalin (Macif), son premier poursuivant, ne compte que 2,2 milles de retard (4 km). Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) est légèrement en retrait, à un peu plus de 200 milles.
C’est tout droit, c’est magique, c’est assez simple !
C’est tout droit, c’est magique, c’est assez simple !
Yoann Richomme, skipper Paprec-Arkéa
Ces trois-là, qui se tiennent dans un mouchoir de poche, vont en tout cas plus vite qu’Armel Le Cléac’h. « On a eu un scénario météo incroyablement efficace. (…) On va être en avance au Horn, on va passer le cap Horn à Noël, c’est génial ! Trop bien ! », sourit Yoann Richomme dans une note vocale. « On a 20-25 nœuds au portant, ça va être globalement le cas jusqu’au Horn. Une fois que le bateau est réglé, ça va un peu tout seul, donc à part le regarder faire et prévoir la route et les différentes manœuvres, (…) c’est tout droit, c’est magique, c’est assez simple ! Il n’y a pas beaucoup à réfléchir. »
Plus d’un jour de mer d’avance
En 2016, au 41ᵉ jour, Armel Le Cléac’h naviguait à un peu plus de 9200 milles (nouvelle fenêtre) (17.000 km) de la ligne d’arrivée aux Sables-d’Olonne. Il n’en reste plus « que » 8357 à Yoann Richomme, 8360 à Charlie Dalin et 8574 à Sébastien Simon. Soit plus d’un jour de mer d’avance sur le tempo record.
Mais comment font-ils pour aller aussi vite ? Grâce à une météo porteuse de belles promesses, mais pas que. Alors que Le Cléac’h avait contourné le point Nemo (nouvelle fenêtre) par le nord, le trio de tête lui a opté pour l’option plus au sud. En longeant la zone d’exclusion antarctique (nouvelle fenêtre), ils ont réduit la distance à couvrir.
« Par contre, ça va être plus compliqué après, pour la remontée de l’Atlantique », prévient Yoann Richomme. « On se projette vers un petit ralentissement pour commencer, avec un anticyclone qui se forme et qui va sûrement nous gêner, il y aura un petit moment de répit aussi, ça peut être pas mal, mais c’est dur à estimer pour l’instant, on est encore loin ! »
Pour faire tomber son record, « il faudra que la météo soit au rendez-vous », assurait Armel Le Cléac’h, interrogé par la presse au moment du départ. « Le record est fait pour être battu. Il est largement battable. (…) C’est un peu une affaire d’alignement des planètes. » Le passage au cap Horn permettra de se faire une première idée de leur avance. En 2016, « le Chacal » l’avait franchi après 47 jours. La flotte de 2024 pourrait mettre trois à quatre jours de moins.