Stockholm prévoit d’éliminer 20% de ses ours bruns lors de la saison de chasse annuelle.
Les défenseurs de l’environnement estiment que le nombre de permis de chasse accordés est trop élevé.
Le pays nordique comptait 3300 grands prédateurs en 2008, avant de voir sa population diminuer ces dernières années.
« La gestion de la faune en Suède consiste à tuer les animaux au lieu de les préserver au mieux de nos capacités. » Les défenseurs de l’environnement, comme Magnus Orrebrant, président de l’Association suédoise des carnivores, sont inquiets. La Suède a délivré des permis pour tuer 20% de sa population totale d’ours bruns lors de la chasse annuelle à l’ours, qui commence ce mercredi 21 août, rapporte The Guardian.
Des permis pour abattre 486 ours bruns ont été délivrés cette année. En plus de ce quota, un nombre indéterminé de ces espèces pourrait être abattu là où ils sont considérés comme une menace pour les animaux de ferme, alors que le braconnage reste fréquent près des élevages en Suède.
Plus aucun cours en 1920
Comme le relève le quotidien britannique, si les 486 ours bruns étaient tués à l’issue de la saison, cela ramènerait le nombre de ces animaux à environ 2000, soit une baisse de près de 40% depuis 2008, où la population avait atteint 3300 dans ce pays, un nombre record. Ces espèces protégées, qui figurent sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), ont été chassées en Suède jusqu’à leur extinction dans les années 1920. On tuait à l’époque ces grands prédateurs pour leur viande et afin de préserver les cultures et les élevages. Grâce à une gestion prudente et grâce à des mesures de protection, la population d’ours brun a ensuite remonté.
Au cours de ces cinq dernières années, cependant, de plus en plus d’ours ont été chassés. En 2023, 722 ours ont été tués, un nombre record. Comme le précise l’AFP, le quota de chasse – excepté les femelles avec oursons – avait été fixé en 2023 à 649 ours dans ce pays.
Des loups et des lynx également abattus
Si les chasseurs continuent de tuer des ours à un rythme similaire, en 2025, le pays ne sera qu’à une chasse annuelle du nombre minimum de 1400 animaux. Ce chiffre est considéré comme nécessaire par l’Agence suédoise de protection de l’environnement pour maintenir une population viable. « C’est une pure chasse au trophée », dénonce auprès de The Guardian Magnus Orrebrant, à la tête d’une association dont le but est de « s’efforcer de créer une société où les humains et les animaux carnivores peuvent coexister en Suède ».
En novembre 2022, rappelle le quotidien britannique, une nouvelle loi a donné aux associations locales de chasseurs davantage de pouvoirs pour superviser la gestion des grands prédateurs, dont l’ours. Ces dernières années, des centaines de loups et de lynx ont également été abattus, alimentant les inquiétudes des écologistes.