mardi, novembre 5

Des plants de thé et de café à perte de vue dans la plaine du Roussillon, à trois kilomètres de la mer. L’idée peut sembler saugrenue. Mais pour Jean-Marc Sanchez, agronome et fils de vigneron, c’était une évidence. « Il y a quatre ans, quand j’ai dû arrêter de voyager en Asie et en Amérique latine à cause du confinement, j’ai trouvé un sol à Saint-Cyprien, dans les Pyrénées-Orientales, où j’ai bâti une serre abritée par des panneaux solaires », décrit l’intéressé. Aujourd’hui, les Plantations d’Acapella font corps avec le paysage.

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Le réchauffement climatique n’y est pas pour grand-chose. Avant de faire sa première récolte, Jean-Marc Sanchez a dû franchir une haie d’obstacles naturels : trop de pluie et de vent, un temps de luminosité court, des températures inconstantes, et les maladies charriées par les insectes tricolores. Une première vie passée à développer des solutions aux pesticides pour les agriculteurs bio à travers le monde l’a encouragé à persévérer.

Moyennant un investissement de 450 000 euros et la constitution d’un cheptel génétique de dix-neuf variétés, ses 30 000 théiers bio élevés sous serre ont produit cette année 200 kilos de feuilles sèches en thé noir, vert et blanc. L’entrepreneur de Perpignan vient même d’être récompensé au Salon de Shanghaï pour ses thés noirs et, en 2023, deux médailles au World Green Tea Concept, au Japon.

Café trop coûteux

« Après, j’aimerais me lancer dans la culture de thés fermentés », s’enhardit Jean-Marc Sanchez. La production d’Acapella se situe dans la fourchette haute du marché. Les prix vont de 24 euros pour une boîte de 50 grammes à 300 euros pour un kilo de thé bio en vrac… made in Roussillon.

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En revanche, ses plants de café n’ont pas donné les résultats attendus. La plante fleurit en avril, mais ne livre ses cerises qu’en décembre. Il faut donc chauffer la serre à caféiers durant plusieurs mois pour produire une récolte. Trop coûteux et pas assez « responsable » pour l’agriculteur qui hésite à poursuivre l’aventure.

« Je me console avec les trois Acapella coffee shops que j’ai ouverts à Toulouse depuis 2020 », confie-t-il. Ses établissements revendiquent un café bio de spécialité, importé d’Ethiopie, du Honduras, du Pérou et du Guatemala et torréfié ensuite dans son atelier de Cornebarrieu (Haute-Garonne), près de l’aéroport de Toulouse.

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