Les interactions entre les cyclistes, les piétons et les automobilistes sur la route, en ville, peuvent être très conflictuelles.
Certaines villes tentent de trouver des solutions pour réduire les incivilités et les hostilités.
Une équipe de TF1 s’est notamment rendue à Strasbourg.
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Le 20H
Des voies réservées aux vélos occupées par des piétons ou par des voitures, des insultes criées par la fenêtre… Sur les réseaux sociaux, des cyclistes publient des vidéos de leur trajet illustrant la cohabitation délicate qui peut exister entre les différents usagers de la route. La mort de Paul Varry, un cycliste de 27 ans tué par un automobiliste en octobre dernier, fait partie des derniers exemples tragiques de ces rapports parfois très agressifs.
Le quotidien des automobilistes, des cyclistes et des piétons, est pavé d’infractions et d’incivilités. À Amiens (Somme), le chemin de Martine, cycliste et employée dans une administration de l’autre côté de la ville, est chaque jour semé d’embûches, comme elle en témoigne dans le reportage du 20H de TF1 visible en tête de cet article.
Des pistes réservées non respectées
« Ma plus grande crainte, ce sont les voitures, c’est la première source d’accidents pour les vélos », souligne-t-elle, avant d’affirmer avoir « deux amis qui ont eu des gros accidents très graves ». Parmi les obstacles qu’elle rencontre sur son itinéraire, comme elle en fait la démonstration dans notre reportage : des véhicules qui empiètent sur les pistes cyclables et des piétons qui marchent sur ces voies réservées.
Toujours plus violents sur la routeSource : JT 20h WE
Ram Dane, chauffeur de taxi à Paris, s’agace de son côté des piétons qui traversent n’importe où, ou encore des insultes qu’il reçoit souvent. Par exemple, raconte-t-il, « une fois, j’ai eu une jeune fille avec son copain, ils étaient à vélo, elle a craché sur ma voiture ». « On est sous pression en permanence, on est stressé, du matin au soir », déplore-t-il. Il est difficile de mettre un chiffre sur les incivilités sur la route. Quelques tendances ont toutefois été observées par la Sécurité routière. Les infractions liées au téléphone au volant, par exemple, ont augmenté de 60% en six ans. Les refus de priorité sont, eux, en hausse de 26%.
Des solutions pour améliorer l’entente entre usagers de la route
Ces comportements augmentent aussi à Strasbourg (Bas-Rhin). Sur l’un des carrefours de la ville, de plus en plus de cyclistes et de touristes sont obligés de se partager la route. Mais la métropole a peut-être trouvé la solution. Elle a en effet décidé de séparer les différents usagers, comme on peut le voir sur l’image ci-dessous. Sur cette portion de route, une voie a été aménagée pour les voitures et les bus, une autre pour les vélos ; les deux sont séparées par un terre-plein. Sur le côté, un trottoir a été élargi pour les piétons.

« Ici, c’était un fatras », explique à TF1 Alain Jund, vice-président de l’Eurométropole de Strasbourg en charge des mobilités. Ce dernier souhaitait « une cohabitation organisée » et assure que « tout le monde est ravi depuis que cet aménagement a été fait ». Comme cette rue, une partie du centre historique va être repensée. Sept millions d’euros et trois ans de travaux seront nécessaires pour construire cet itinéraire. Mais l’élu écologiste prévient : les usagers seront inévitablement amenés à se croiser. « Il y aura forcément des crispations », admet-il, avant d’appeler les habitants à « se comprendre, à se tolérer, à se supporter ».
De nouvelles installations
Pour tenter d’améliorer cette cohabitation entre les usagers de la route, des associations multiplient les interventions dans les écoles pour éduquer les plus jeunes au bon comportement sur la route. Plusieurs villes tentent également d’aménager l’espace urbain en faveur d’une meilleure entente entre les cyclistes et les piétons. C’est le cas de Paris, qui a installé, rue du Temple, dans les IIIe et IVe arrondissements, le mois dernier, des feux tricolores pour les vélos, similaires à ceux destinés aux automobilistes, afin de leur permettre de mieux anticiper leurs arrêts, comme le rapporte Le Parisien (nouvelle fenêtre).
Mais l’inspiration pourrait aussi être puisée chez nos voisins danois. Copenhague, la capitale, a notamment construit pour les cyclistes des couloirs plus larges, des passerelles spécialement réservées ou encore d’immenses parkings.