dimanche, septembre 22

La députée macroniste des Français de l’étranger Anne Genetet a été nommée ministre de l’Éducation nationale, samedi.
Au sein du gouvernement de Michel Barnier, elle sera la cinquième responsable à prendre place rue de Grenelle en à peine deux ans.
La nomination de cette spécialiste des questions de diplomatie suscite le scepticisme des syndicats pour le moment.

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Michel Barnier a (enfin) un gouvernement

Elle n’était pas pressentie pour ce poste. La députée Ensemble pour la République (EPR) Anne Genetet va prendre la tête du ministère de l’Éducation nationale, lundi 23 septembre, après la passation de pouvoirs avec sa prédécesseure Nicole Belloubet. Nommée samedi contre toute attente lors de l’annonce du nouveau gouvernement de Michel Barnier, cette élue de la 11ᵉ circonscription des Français de l’étranger n’était pas pressentie pour ce portefeuille. Plutôt identifiée comme une spécialiste des questions de défense et de diplomatie, cette partisane du chef de l’État depuis 2017 a finalement arrive donc finalement rue de Grenelle.

Une « clone » de Gabriel Attal, selon les syndicats

Sa nomination surprise n’a pas été du goût des principaux syndicats de professeurs. Cinquième ministre de l’Éducation nationale en à peine deux ans après les passages éclairs de Pap Ndiaye, Gabriel Attal, Amélie Oudéa-Castéra et Nicole Belloubet, Anne Genetet constitue un choix « consternant« , d’après Sophie Vénétitay, secrétaire générale de la première organisation enseignante en France, le SNES-FSU. « On a l’impression qu’on a joué à pierre-feuille-ciseau pour savoir qui allait être ministre de l’Éducation nationale, déplorait-elle samedi dans Le Monde. Ce n’est pas la bonne personne à la bonne place et elle n’aura pas de légitimité aux yeux des personnels.« 

Même analyse du côté du principal syndicat du premier degré, la FSU-Snuipp. Pour sa co-secrétaire générale Guislaine David, la nouvelle responsable n’est rien d’autre qu’une « clone de Gabriel Attal« , en place pour « continuer la politique engagée » sous ce dernier. Les organisations enseignantes s’opposent notamment au décrié « choc des savoirs » que l’ex-Premier ministre avait lancé lors de son installation à l’Éducation nationale. Certaines d’entre elles avaient d’ailleurs appelé à la grève le 10 septembre dernier, en contestation à la généralisation des évaluations du CP au CM2 prévue par ce projet. Une autre des mesures importantes de ce plan, la réforme du brevet, a toutefois d’ores et déjà été abandonnée pour sa mise en œuvre en 2025, comme initialement prévu. 

Travailler sur « la dévalorisation » du métier d’enseignant

À l’Assemblée nationale, de nombreux collègues parlementaires d’Anne Genetet ne cachent pas non plus leur étonnement face à sa promotion. Si une camarade de son groupe souligne ainsi son travail « sérieux« , elle ne cache pas non plus la « surprise » de la voir accéder à ce ministère, dont la politique a été désignée comme un « domaine réservé » du président de la République, Emmanuel Macron. « Il ne m’est pas apparu qu’elle était passionnée par le fonctionnement de notre système éducatif« , ajoute la députée socialiste Anna Pic, qui l’a côtoyée en commission défense au Palais-Bourbon.

La nouvelle ministre, elle, se dit prête à mettre son action au service de l’enseignement français. « Je veux travailler sur la dévalorisation du métier et la solitude des enseignants, ainsi que sur le besoin de formation continue, a ainsi assuré à l’AFP Anne Genetet. J’ai bien conscience de tout cela. » Certains dossiers chauds vont rapidement l’accompagner dans son nouveau quotidien rue de Grenelle, comme l’expérimentation de l’uniforme, la place des écrans à l’école ou la lutte contre le harcèlement scolaire.


T.A. avec AFP

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