Des experts des droits de l’homme de l’ONU ont dénoncé ce mercredi le blocus naval imposé par les États-Unis au Venezuela, le qualifiant d' »agression armée illégale » qui viole les règles du droit international.
Ces dernières semaines, les États-Unis ont déployé un important dispositif militaire dans les Caraïbes et mis en place un blocus naval contre le Venezuela qu’ils accusent de financer « le narcoterrorisme ». Mardi, le président américain Donald Trump a exhorté le président venezuelien Nicolas Maduro à quitter le pouvoir, précisant qu’il serait « sage » pour lui de partir.
« Il n’existe aucun droit d’imposer unilatéralement des sanctions par un blocus armé », ont déclaré dans un communiqué les experts mandatés par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU mais qui ne s’expriment toutefois pas au nom de l’organisation.
« Une agression armée illégale »
Ce blocus, imposé contre des pétroliers considérés comme étant sous sanctions, constitue selon eux « un usage interdit de la force militaire » contre un autre État, en vertu de l’article 2 de la Charte des Nations unies.
« Il s’agit d’un usage de la force si grave qu’il est expressément reconnu comme une agression armée illégale au sens de la définition de l’agression adoptée par l’Assemblée générale en 1974 », ont-ils encore précisé, indiquant que cela confère en principe « à l’État victime un droit de légitime défense ».
Ce blocus fait suite aux accusations lancées en novembre par les États-Unis contre des membres du gouvernement vénézuélien, dont son président Nicolas Maduro. Selon Washington, ces derniers font partie d’une prétendue « organisation terroriste » connue sous le nom de « Cartel de los Soles ».
Ce « Cartel des Soleils » est une organisation dont l’existence reste à démontrer, selon de nombreux experts, qui évoquent plutôt des réseaux de corruption permissifs envers des activités illicites.
Des bateaux frappés
Les États-Unis ont déjà saisi deux pétroliers soupçonnés de transporter illégalement du pétrole vénézuélien et frappé depuis septembre des bateaux qu’ils accusent de trafic de drogue, dans les Caraïbes et dans le Pacifique, faisant au moins 105 morts.
« Selon les informations disponibles, aucune des personnes tuées jusqu’à présent ne représentait une menace immédiate justifiant le recours à la force létale », ont relevé les experts. « Ces exécutions constituent des violations du droit à la vie. Elles doivent faire l’objet d’une enquête et les responsables doivent être traduits en justice. Dans l’intervalle, le Congrès américain devrait intervenir pour prévenir de nouvelles attaques et lever le blocus », ont-t-ils insisté.
Mardi, le Venezuela, la Russie et la Chine ont fustigé la conduite de Washington face à Caracas devant le Conseil de sécurité des Nations unies, où le représentant vénézuélien a accusé les États-Unis de la « plus grande extorsion de notre histoire ».
Article original publié sur BFMTV.com




