jeudi, octobre 3

Pour l’annonce de sa première liste sans Antoine Griezmann, Didier Deschamps est revenu longuement sur la décision du joueur de l’Atletico de Madrid de prendre sa retraite internationale.
Le sélectionneur tricolore a évoqué une décision mûrement réfléchie et rendu hommage à l’un des plus grands joueurs de l’histoire des Bleus.

Cette fois, c’est bien réel. Quelques jours après l’annonce de la retraite internationale d’Antoine Griezmann (nouvelle fenêtre), Didier Deschamps a dévoilé sa liste pour le prochain rassemblement des Bleus. Et le joueur de l’Atletico de Madrid, quasiment toujours présent depuis 2014, n’en est pas. « Une page se tourne, forcément », reconnaît le sélectionneur tricolore, qui a rappelé Christopher Nkunku (Chelsea) pour compenser numériquement cette absence à laquelle il va falloir s’habituer. « Mais ce n’est pas possible de le remplacer poste pour poste », met-il en avant. « Il a tellement eu une grande influence. Qualité technique, volume de jeu… Il a un registre bien spécifique qui lui permet de pouvoir jouer dans différentes positions et différents systèmes. On parle d’un joueur à part, hors norme », ajoute-t-il. 

Je ne peux que le remercier de tout ce qu’il a pu faire et apporter à l’équipe de France

Didier Deschamps

Mais si la question du remplacement va forcément causer quelques mots de tête au staff, l’heure était plutôt aux hommages, pour un joueur qui a marqué l’histoire de la sélection sans jamais cesser d’évoluer (il a d’ailleurs eu des rôles et des utilisations radicalement différents lors de l’Euro 2016 et des Mondiaux 2018 et 2022). « C’est un privilège d’avoir Antoine depuis 2014, avec tout ce qu’il a pu faire, ses qualités footballistiques, humaines. Nous avons eu une relation privilégiée. Cela fait drôle (qu’il ne soit plus là), il a été quasiment systématiquement avec nous, mais c’est sa décision », indique le technicien basque, alors que son protégé a disputé 137 rencontres avec le maillot au coq. « Je ne peux que le remercier de tout ce qu’il a pu faire et apporter à l’équipe de France. C’est un très bel exemple à suivre pour les jeunes », souligne-t-il devant les journalistes. 

Concrètement, « Grizi » est « quelqu’un de très attachant sur le plan humain », un joueur « extrêmement généreux », y compris dans les « périodes compliquées » et un « leader à sa façon, surtout sur le terrain », détaille « DD ». « Il a toujours été naturel, spontané », juge-t-il encore. 

Selon le sélectionneur français , le choix du natif de Mâcon, bien que soudain, a été mûrement réfléchi. « Évidemment, ce n’est pas un coup de tête. Il s’agit d’une décision prise après une réflexion murie et aboutie », martèle-t-il. « Antoine Griezmann a commencé dans le monde professionnel à 18 ans, en faisant des saisons bien remplies. Aujourd’hui, il arrive à un âge où la question est naturelle et logique, […] avec une fatigue physique et psychologique », décrit le champion du monde 1998, assurant que cette mise en retrait n’a été « ni contrainte ni forcée ». Selon Deschamps, le Madrilène aux 44 buts et 38 passes décisives en Bleus « avait toujours sa place » et « serait là aujourd’hui » s’il n’avait pas fait une croix sur l’équipe nationale. « J’ai eu une très belle discussion avec lui, mais j’avais en face de moi un Antoine qui avait bouclé la boucle », conclut-il.

Après un Euro en demi-teinte et les retraites internationales successives de Hugo Lloris, Raphaël Varane et Olivier Giroud, un chapitre – l’un des plus glorieux de son histoire – se ferme donc du côté de l’équipe de France. Une nouvelle ère démarre, avec des jeunes aux dents longues épaulés par quelques cadres revanchards. Reste à voir comment le collectif va s’articuler, sans son maître à jouer, son homme à tout faire, son leader technique. Début de réponse jeudi 10 octobre (20h45) contre Israël puis lundi 14 octobre (20h45) contre la Belgique. 


Maxence GEVIN

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