L’exposition intermittente précoce à une alimentation riche en lipides semble accélérer le développement de l’athérosclérose, révèle une étude publiée dans la revue « Nature » le 4 septembre.
Ces résultats confortent l’idée que contrôler le niveau de cholestérol plus tôt au cours de la vie pourrait davantage porter ses fruits que si l’on attend d’être plus avancé en âge.
L’athérosclérose, une maladie des artères caractérisée par l’accumulation, sur la paroi interne des vaisseaux sanguins, de plaques formées de graisses, notamment de cholestérol, est une des principales causes de mortalité dans les pays industrialisés. Ses complications (ischémie myocardique, accident vasculaire cérébral et artériopathie des membres inférieurs) ne surviennent que chez l’adulte, mais les lésions d’athérosclérose débutent très tôt et progressent de façon silencieuse pendant l’enfance. D’où l’importance de contrôler le taux de cholestérol dès le plus jeune âge, prévient une étude, publiée en ligne par la revue Nature, mercredi 4 septembre.
Éviter des taux de cholestérol élevés à tout âge, même chez des sujets jeunes, devrait entrer dans nos habitudes d’hygiène de vie.
Éviter des taux de cholestérol élevés à tout âge, même chez des sujets jeunes, devrait entrer dans nos habitudes d’hygiène de vie.
Ziad Mallat, professeur de médecine cardio-vasculaire à l’université de Cambridge
Trois facteurs principaux contribuent à un taux de cholestérol élevé chez les enfants et les adolescents : une alimentation riche en graisses, des antécédents familiaux d’hypercholestérolémie, surtout lorsqu’un ou les deux parents ont un taux de cholestérol élevé et l’obésité. Certaines maladies, telles que diabète, une maladie rénale, et certaines maladies thyroïdiennes, peuvent également provoquer un taux de cholestérol élevé chez les enfants et les adolescents.
Pour autant, « personne ne commence à faire attention à son propre taux de cholestérol assez tôt dans la vie », constate Ziad Mallat, professeur de médecine cardio-vasculaire à l’université de Cambridge (Royaume-Uni) et chercheur Inserm à l’hôpital européen Georges-Pompidou (AP-HP), à Paris, qui a coordonné l’étude dans Nature. Or, « éviter des taux de cholestérol élevés à tout âge, même chez des sujets jeunes, devrait entrer dans nos habitudes d’hygiène de vie », prévient le chercheur.
Il faut dire que l’athérosclérose était considérée jusqu’à présent comme une maladie des personnes d’âge mûr, sauf en cas d’hypercholestérolémie familiale. C’est pourquoi la plupart des programmes de dépistage ciblent les plus de 50 ans. Cette étude démontre qu’il faut être vigilant bien avant. Et comme il n’y a généralement aucun signe ou symptôme indiquant que votre enfant ou adolescent a un taux de cholestérol élevé, une analyse de sang est recommandé entre 9 et 11 ans. Certains enfants peuvent même subir ce test à partir de deux ans s’il existe des antécédents familiaux d’hypercholestérolémie, de crise cardiaque ou d’accident vasculaire cérébral.