mardi, octobre 22

C’est un phénomène particulièrement inquiétant que les institutions judiciaires et policières peinent à juguler. Selon les informations de BFMTV, un homme, domicilié à Dijon (Côte d’Or), a été mis en examen, à la fin du mois de septembre, dans le cadre d’une affaire de livestreaming: le viol d’enfants en ligne.

Ce suspect, âgé de 76 ans, retraité après avoir longtemps travaillé dans le domaine du conseil en relations publiques et la communication, a été mis en examen, le 27 septembre dernier, notamment pour « complicité de viol sur mineurs de plus et moins de 15 ans », « complicité de traite des êtres humains à l’égard de mineurs », « complicité d’agression sexuelle sur mineurs de plus et moins de 15 ans », « détention et acquisition d’image pornographique mettant en scène des mineurs » et « association de malfaiteur en vue de commettre un crime » par un juge d’instruction parisien. Une information confirmée par le parquet de Paris à BFMTV.

Déjà condamné en 2007 pour détention d’images pédopornographiques

Présenté à un juge des libertés et de la détention (JLD), Pierre F. a ensuite été écroué, conformément à la demande du parquet de Paris, qui a compétence nationale en matière de lutte contre le livestreaming ».

Ce septuagénaire, déjà condamné en 2007 à une amende pour détention d’images pédopornographiques, est soupçonné d’avoir, entre 2016 et jusqu’à son arrestation, transféré plus de 37.000€ à destination de près de quatre cents intermédiaires aux Philippines. De l’argent en échange de vidéos de viols, en direct, sur des jeunes filles, âgées de 8 à 12 ans pour lesquels il est suspecté d’avoir été à l’origine de la commande. Des victimes de nationalité philippine, vivant à Manille, la capitale des Philippines, et dans sa région.

Les enquêteurs de l’office des mineurs (OFMIN) de la direction nationale de la police judiciaire (DNPJ) ont été mis sur la piste de Pierre F. après un signalement de Tracfin, un service du ministère de l’Economie, en charge de traquer les circuits de l’argent sale.

« Cet organisme a relevé des mouvements de fonds suspects dans le cadre de la lutte contre l’exploitation sexuelle de mineurs et de la veille réalisée pour le livestreaming », précise encore le parquet de Paris à BFMTV. « Des identifiants WhatsApp et Telegram pouvant correspondre au même mis en cause, étaient rassemblés en procédure ».

Près de 5.000 discussions exploitées

Au moment de son interpellation, Pierre F., marié à une ressortissante philippine, a été surpris en train de négocier des tarifs avec des interlocuteurs aux Philippines. L’exploitation de son matériel informatique a révélé de très nombreuses conversations, à des dates récentes, comportant des contenus pédocriminels.

Près de 5.000 discussions ont pu être exploitées, au cours de ses quatre jours de garde à vue, et ont notamment révélé « des incitations à commettre des relations sexuelles incestueuses » et « des voyages effectués aux Philippines pour avoir des relations sexuelles avec des enfants », confie la même source.

Toujours selon les informations de BFMTV, le principal suspect a nié les faits reprochés, avant d’arguer avoir « seulement eu des relations sexuelles avec des adultes ». « Il a aussi soutenu avoir envoyé de l’argent aux Philippines dans un but humanitaire », souligne une source proche de l’affaire.

Une commission rogatoire internationale devrait être délivrée prochainement par les autorités judiciaires françaises afin de permettre aux enquêteurs de l’OFMIN de poursuivre leurs investigations dans ce pays d’Asie du Sud-Est identifié, depuis plusieurs années, comme l’épicentre du livestreaming dans le monde.

Article original publié sur BFMTV.com

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