mardi, octobre 15

Sur les rails depuis plusieurs années, le projet de remplacement du porte-avions Charles de Gaulle se précise.
Devant la commission de la Défense, le ministre des Armées a confirmé que la commande pour ce navire serait passée en 2025.
Ce porte-avions à propulsion nucléaire, plus imposant encore que l’actuel fleuron de la marine française, devrait coûter au moins 10 milliards d’euros.

Mis en service en 2001, le Charles de Gaulle est venu remplacer au sein de la marine française le Clemenceau, désarmé en 1997 après une quarantaine d’années de service. Si les calendriers prévisionnels sont respectés, il devrait continuer à parcourir les mers du globe jusqu’en 2038, ce qui signifie que l’armée française doit d’ores et déjà plancher sur la construction de son successeur. Dans les tuyaux depuis plusieurs années déjà, le projet de porte-avions nouvelle génération (ou PANG) se dessine peu à peu. Ces derniers jours, le ministre des Armées a d’ailleurs confirmé que la commande serait officiellement passée par l’État l’an prochain. 

Un investissement de 10 milliards d’euros

Le 14 octobre, Sébastien Lecornu s’est présenté (nouvelle fenêtre) devant les membres de la commission Défense de l’Assemblée nationale. Une audition au cours de laquelle il a évoqué les orientations budgétaires pour l’année à venir, se satisfaisant notamment que les armées ne soient pas touchées par les baisses de crédits qui touchent de nombreux ministères. Face aux députés, le représentant du gouvernement a également évoqué le futur remplaçant du Charles de Gaulle. « L’année 2025 sera celle de la passation de commande du porte-avions de nouvelle génération », a-t-il indiqué.

« Jusqu’à présent, cette échéance était incertaine », note (nouvelle fenêtre) le site spécialisé « zone militaire ». Cette annonce signifie du même coup le déblocage d’importants crédits de la part de l’État, qui devrait investir pas moins de 10 milliards d’euros dans ce nouveau porte-avions. La construction, qui va s’étaler sur de longues années, sera pour l’essentiel assurée (nouvelle fenêtre) par les Chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire. Les travaux ne devraient pas démarrer avant 2026 et devraient durer jusqu’à 2038.

Avec ses dimensions colossales, le PANG va surpasser en bien des points le Charles de Gaulle. Une longueur de 305 mètres, une largeur 79,5 mètres… Il devrait devenir le plus grand bâtiment de guerre jamais construit en Europe. Ce navire de pointe est conçu pour emporter à son bord une quarantaine d’aéronefs, parmi lesquels une trentaine des futurs Rafale Marine. À ces derniers s’ajouteront des hélicoptères, des avions radars (E2-D Hawkeye), mais également des drones. La propulsion nucléaire, quant à elle, constitue un choix majeur pour la Marine nationale : 15 à 20% plus chère, elle permet de disposer d’un navire en permanence en mer, à l’exception des grandes rénovations qui interviennent tous les dix ans.

Quelque 2000 militaires devraient évoluer sur ce porte-avions du futur, des spécialistes dont l’embauche a déjà débuté. « Je recrute déjà pour le porte-avions de nouvelle génération », a lancé (nouvelle fenêtre) en début d’année au site Le Marin le capitaine de vaisseau Mackara Ouk, chef du service de recrutement de la marine. « Il faut quinze ans pour former le futur commandant. Un atomicien nécessite huit ans de formation pour être à son maximum », précise-t-il.

Pour la France, disposer d’un tel porte-avions constitue un « facteur majeur d’autonomie stratégique ». Il est par ailleurs appelé à devenir (nouvelle fenêtre) « un élément essentiel du poids de la France à l’OTAN », dans un contexte de tensions à l’échelle mondiale et d’accroissement des moyens militaires. « D’ici à 2030, on estime que le nombre de porte-avions dans le monde passera de 19 à 27, dont six en Chine et deux en Inde », souligne l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN).


TD

Partager
Exit mobile version