La mission de l’Union européenne (UE) en mer Rouge a annoncé, jeudi 22 août, avoir évacué l’équipage d’un pétrolier grec attaqué la veille au large du Yémen, mettant en garde contre le « risque environnemental » posé par le navire abandonné.
« Les membres de l’équipage du Sounion ont été secourus et sont actuellement transportés à Djibouti, le port d’escale sûr le plus proche », a affirmé la mission « Aspides », déployée dans la zone pour protéger la navigation commerciale. Un porte-parole de la marine française a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) que l’évacuation avait été menée par « une frégate française engagée dans la mission Aspides ».
« Transportant 150 000 tonnes de pétrole brut, le Sounion représente désormais un danger pour la navigation et l’environnement », a prévenu « Aspides », en appelant toutes les parties en présence à faire « preuve de prudence ». Selon le Centre conjoint d’information maritime (JMIC), dirigé par une coalition navale occidentale, l’incendie a été maîtrisé et le pétrolier abandonné, tandis qu’un membre d’équipage a été légèrement blessé.
Le Sounion est détenu par la société Delta Tankers, qui a affirmé dans un communiqué avoir mis en place un plan « pour déplacer le navire vers une destination plus sûre » afin d’évaluer les dégâts.
Attaques des houthistes depuis le début de la guerre à Gaza
Le bateau avait été touché mercredi au large du port d’Hodeïda, dans l’ouest du Yémen, par trois projectiles qui ont provoqué un incendie à bord et affecté sa capacité à naviguer, selon UKMTO, l’agence de sécurité maritime britannique. Il comptait à son bord 25 membres d’équipage, deux Russes et 23 Philippins, avait fait savoir le ministère de la marine marchande grec.
Jeudi, le porte-parole des houthistes, Yahya Sarie, a revendiqué l’attaque dans un communiqué. Selon lui, le Sounion « appartient à une société qui traite avec l’ennemi israélien » et a été « touché par un tir direct alors qu’il naviguait en mer Rouge ». La zone est le théâtre depuis des mois d’attaques des rebelles yéménites houthistes. Ces derniers disent s’en prendre aux navires liés à Israël en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza, théâtre d’une guerre entre Israël et le Hamas, mouvement islamiste palestinien, depuis le 7 octobre. « Pour autant que nous le sachions, il s’agit d’une attaque des rebelles houthistes », a déclaré jeudi le secrétaire aux travailleurs migrants philippin, Hans Leo J. Cacdac.
Dix-sept membres d’équipage philippins sont aux mains des houthistes depuis la saisie du navire Galaxy Leader, en novembre. Un autre est porté disparu depuis l’attaque du Tutor, en juin. Au cours des dernières vingt-quatre heures, UKMTO a signalé six explosions près d’un navire au large du port yéménite d’Aden. La dernière explosion, provenant d’un drone, a provoqué de légers dégâts, selon l’agence britannique, ajoutant que l’équipage était en sécurité et que le navire se dirigeait vers son prochain port d’escale.
L’opération militaire « Aspides » a été lancée en février à la suite des attaques des houthistes contre des navires marchands. Elle est purement défensive, autorisée à faire feu pour défendre les navires ou se défendre elle-même, mais ne peut pas viser des objectifs à terre contre des positions des houthistes au Yémen. Les Etats-Unis ont eux-mêmes mis en place dès décembre une coalition internationale.
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Mais celle-ci n’a pas permis jusque-là l’arrêt des attaques. Les forces américaines et britanniques, qui avaient menacé les rebelles de frapper leurs positions si ces derniers ne mettaient pas un terme à leurs attaques, ont mené plusieurs frappes sur le Yémen depuis la mi-janvier.