Le feuilleton Pavel Durov se poursuit. Arrêté le 24 août près de Paris, ce Russe exilé a été maintenu en garde à vue jusqu’à ce mercredi 28 août. Les enjeux sont colossaux autour du créateur de la messagerie chiffrée Telegram, racontent nos journalistes Guillaume Grallet, Nicolas Bastuck et Maria Semenova (à Moscou). L’homme pèse 15,5 milliards de dollars et son application est utilisée par 900 millions de personnes dans le monde, notamment dans des pays où la liberté d’expression est limitée par un régime autoritaire. La levée de boucliers internationale, appelant la France à relâcher Pavel Durov, est l’occasion pour les grandes démocraties de s’interroger sur la régulation des messageries chiffrées. Autrefois, personne n’aurait songé à demander une condamnation de La Poste pour avoir fait transiter des courriers de criminels, ou de Renault pour avoir fabriqué la voiture ayant servi à un braquage. Pourtant, on exige aujourd’hui des messageries numériques, comme Telegram, WhatsApp ou Messenger (Facebook), qu’elles intègrent des systèmes de surveillance massive, sous peine d’être considérées comme complices de terrorisme et de pédocriminalité. Résultat : on casse l’outil, solution de facilité, plutôt que de punir ses usages illégaux, ce qui nécessite beaucoup plus de moyens.
► SATELLISÉ. Dans la nuit du 27 au 28 août, un satellite de Starlink s’est désintégré dans l’atmosphère en laissant une longue traînée rouge derrière lui, raconte Antoine Bouchet. Le phé […] Lire la suite