« Nous ne vous oublions pas ». Un mois après, le sud-est de l’Espagne reste sous le choc des inondations qui ont fait 230 morts et d’énormes dégâts, dans des dizaines de communes où le retour à la normale se fait attendre.
Pour rendre hommage aux victimes, une vingtaine de rassemblements sont organisés ce vendredi 29 novembre au soir dans la région de Valence, un mois jour pour jour après le drame. « On est venus rendre hommage à tous les morts du 29 octobre », confie à BFMTV une habitante de la région, devant des centaines de cierges déposés par les riverains.
« Les responsables n’ont pas payé »
À 20h11 précises, les portables des nombreuses personnes rassemblées à Valence ont retenti. Une heure symbolique puisqu’il s’agit de l’heure à laquelle les autorités de la région, de loin la plus touchée avec 222 victimes avaient fini par lancer une alerte sur les portables de la population pour l’informer du danger, plus de douze heures après l’alerte de l’Agence nationale de météorologie.
La colère des habitants, qui vise aussi bien le retard dans le lancement de l’alerte avant la catastrophe que la gestion des secours, reste vive.
« Les responsables n’ont pas payé, n’ont pas démissionné. Ils n’ont rien fait. On a été abandonnés, on est toujours abandonnés. Le village est détruit, ça fait un mois », fustige un habitant.
« On commence à voir le sol et les rues, il reste encore beaucoup à faire. Il faut qu’il y ait des conséquences. Les gens qui n’ont pas fait leur travail doivent payer », assène une autre.
16,6 milliards d’euros d’aide
Au total, comme l’a annoncé le ministre espagnol de l’Économie, 69.000 habitations, 125.000 véhicules et 12.500 commerces ont été touchés par les inondations.
« Il reste encore énormément de travail à faire, il y a des centaines de garages et de sous-sols inondés, des bâtiments endommagés, des entreprises fermées, des voies coupées, des villages entiers qui n’ont pas encore retrouvé une vie normale », a reconnu le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez.
En tout, le gouvernement a promis 16,6 milliards d’euros d’aide et de prêts, et des milliers de soldats, pompiers et policiers sont déployés pour les opérations de nettoyage et de reconstruction, sans parvenir à faire taire totalement les critiques visant les politiques depuis la tragédie.
Signe que le mécontentement reste vif, une nouvelle manifestation doit avoir lieu ce samedi 30 novembre à Valence, où quelque 130.000 personnes avaient déjà défilé au début du mois pour réclamer la démission du président de région Carlos Mazón et dénoncer la gestion jugée chaotique des secours par le gouvernement de Pedro Sánchez.
Article original publié sur BFMTV.com