samedi, septembre 21

Le procès pour viol et agressions sexuelles d’un grand-père s’est ouvert ce vendredi à Bourg-en-Bresse (Ain).
Sa petite-fille avait dénoncé les faits grâce à une boîte aux lettres « Papillons » installée dans son école.

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Inceste : la parole se libère

Un grand-père devant la justice pour des faits de viols… suite à l’installation d’une boîte aux lettres. Difficile, à première vue, de faire un tel lien, mais c’est pourtant bien ce qui se produit depuis ce vendredi 20 septembre au tribunal de Bourg-en-Bresse (Ain). Jusqu’à lundi, un homme de 73 ans est jugé pour viol et agressions sexuelles, notamment sur sa petite-fille. C’est elle, alors âgée de 10 ans en 2022, qui a donné l’alerte, en glissant un petit mot dans une boîte aux lettres à l’école.

Cette boîte, c’est l’association Les Papillons qui l’a installée. En juin 2022, elle dépose cette boîte aux lettres dans l’école primaire de Vonnas, comme il en existe aujourd’hui 350 partout en France, dans des établissements scolaires allant de la primaire au lycée. L’objectif ? Libérer la parole des enfants victimes de violences pour qu’ils puissent s’exprimer plus librement.

Des violences sexuelles dans 10% des témoignages

Dans l’Ain, cela fonctionne. La jeune fille décide, dès le premier jour, d’écrire un secret bien trop enfoui et le glisser dans cette boîte aux lettres. Ses mots sont glaçants. « Il me toucher la parti du bas et la parti du haut et aussi il métait sa partie du bas dans ma parti du bas et moi j’ai essayé de menlever mais il voulait pas (sic) », écrit-elle sur ce papier que l’AFP a pu consulter.

Rapidement, les psychologues de l’association, chargés de consulter les mots déposés par les enfants, font un signalement au procureur. L’enquête révèlera que les faits se produisaient au domicile des grands-parents de l’enfant lorsque ceux-ci la gardaient et que la grand-mère était absente. Depuis, le grand-père a reconnu les attouchements sur sa petite-fille, mais nié l’avoir violée. L’enquête a en outre permis d’identifier deux autres victimes, des cousines de la fillette, pour des faits d’agressions sexuelles incestueuses.

Une affaire, désormais entre les mains de la justice, qui n’aurait peut-être jamais éclaté sans l’installation de la boîte aux lettres des Papillons. La petite fille ne souhaitait pas, comme beaucoup d’enfants de son âge, s’exprimer « dans le cadre familial », selon l’avocate de sa famille, Me Stéphanie Garcia.

Il s’agit d’ailleurs du premier procès issu de cette initiative. « La preuve que les enfants attendent qu’on leur tende la main », soutient son président Laurent Boyet auprès de l’AFP. Selon lui, près de 10% des messages récoltés dénoncent des faits de violences sexuelles intrafamiliales, 20% des violences physiques et 50% du harcèlement scolaire.


Idèr NABILI

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