Le bilan de l’attaque à la Nouvelle-Orléans, dans le sud des États-Unis, s’est alourdi ce jeudi 2 janvier : la voiture-bélier qui a foncé dans la foule le soir du Nouvel an a fait 15 morts et 30 blessés. Le suspect, identifié comme Shamsud-Din Jabbar, a rapidement été abattu dans une fusillade avec la police.
Il s’agissait d’un ancien militaire de l’armée de terre, âgé de 42 ans et originaire du Texas. Inspiré par l’État islamique, d’après le contenu de ses réseaux sociaux, Shamsud-Din Jabbar s’était rendu en Afghanistan de 2009 à 2010, terminant sergent-chef, selon le ministère de la Défense américain. Le jour de l’attaque, un drapeau de l’EI a été retrouvé dans son véhicule, tandis que deux engins explosifs déposés dans la voiture et le quartier du drame étaient désamorcés. Son frère Abdur a également expliqué au New York Times que Shamsud-Din Jabbar s’était converti jeune à l’islam, avant de se radicaliser.
« Un gars très cool, calme et serein »
Ce jeudi 2 janvier, un journaliste du New York Times a étayé le portrait de l’attaquant en racontant une ancienne interview réalisée en 2015. Sean Keenan, le reporter, avait ainsi interrogé plusieurs étudiants dans le cadre d’un papier pour le journal de l’Université de l’État de Géorgie. Parmi eux : Shamsud-Din Jabbar.
Les étudiants en question avaient servi dans l’armée et avaient du mal à obtenir leurs prestations d’anciens combattants, raconte le journaliste dix ans plus tard au New York Times et à CNN. Jabbar, lui-même au service de l’armée américaine de 2007 à 2020, en faisait partie.
« Nous venions de discuter de ce que cela représentait pour lui de s’acclimater à la vie civile et à la vie universitaire, rien de moins, après son service militaire, raconte le journaliste Sean Kennan à CNN. Il a eu du mal à discuter avec ses professeurs pendant ses études, mais il s’inquiétait aussi de ne pas pouvoir trouver un emploi après ses études »
Le journaliste poursuit et parle d’un homme dérouté par la nature labyrinthique de l’administration : « Il a déploré qu’un seul document manquant ou une signature manquante pouvait vous faire passer entre les mailles du filet, vous faire manquer un chèque sur lequel vous pouvez compter ».
« Le peu dont je me souviens de cette interview est que c’était un gars très cool, calme et serein », ajoute-Sean Kennan évoquant « l’attitude assez réservée » du futur assaillant, « un peu distant comme on le voit parfois chez les vétérans qui ont eu des déploiements difficiles ». Des responsables militaires ont depuis confirmé le déploiement de Shamsud-Din Jabbar en Afghanistan, une décennie avant l’attaque meurtrière dont il serait l’auteur.