dimanche, juillet 7

Un jeune garçon de 12 ans sera jugé à la fin du mois d’août par le tribunal des enfants de Montbéliard (Doubs) pour « apologie publique d’acte de terrorisme » et « provocation directe à un acte terroriste au moyen de communication en ligne », a annoncé le procureur de la République de Montbéliard, Paul-Édouard Lallois, mercredi 3 juillet, en conférence de presse, information relayée par France Info.
L’enfant a été interpellé le lundi 10 juin dernier à Sochaux après un signalement de la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI) auprès du parquet. Les services de renseignement ont suivi l’activité du mineur sur Internet.

Ils ont ainsi constaté qu’il publiait des vidéos d’exécutions de Daesh, de la propagande jihadiste et des contenus antisémites et homophobes sur ses différents réseaux sociaux.

En plus de relayer ces informations, le mineur a encouragé des internautes, sur des plateformes de jeux vidéo ainsi que sur les réseaux sociaux, à diffuser des contenus jihadistes. Plus à l’abri des regards, sur des messageries cryptées, le jeune de 12 ans a rapporté s’intéresser à la fabrication d’explosifs, affirmant même en avoir déjà confectionné. « Des éléments que l’enquête n’a pas permis d’établir », a souligné le procureur de la République. La mère de l’enfant ainsi que son compagnon ont également été interpellés pour vérifier si l’adolescent se cachait bien derrière l’adresse IP de l’ordinateur. Face aux policiers, la mère a affirmé n’avoir pas connaissance d’une quelconque radicalisation de son fils. Les investigations ont montré que « les parents du garçon se rejettent la faute », selon le procureur.

« Une conscience assez nette du caractère répréhensible »

Placé en retenue, le mineur a, lui, reconnu l’ensemble des faits, a indiqué le parquet. Le procureur de la République a souligné « l’importante fragilité du mineur » qui “doit permettre de comprendre son attrait pour les publications terroristes”. Paul-Édouard Lallois a décrit un enfant « qui a beaucoup pleuré ».

L’expertise psychiatre a mis en évidence une altération du discernement du mineur selon des conclusions provisoires, précisant qu’il avait « une conscience assez nette du caractère répréhensible de ce qu’il faisait ». L’expert a par ailleurs noté un retard de développement qui remonte à la petite enfance. Le garçon a été placé dans l’attente de son jugement fin août devant le juge des enfants.

Dans cette affaire, le parquet national antiterroriste ne s’est pas saisi, estimant que les infractions d’association de malfaiteurs terroristes et d’entreprise terroriste ne sont pas constituées.

Article original publié sur BFMTV.com

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