dimanche, janvier 5

C’est une tradition à cette époque de l’année, les élus présentent leurs vœux à la population.
Mais au vu de l’instabilité économique et politique, plusieurs départements et communes ont décidé d’y renoncer pour faire des économies et anticiper de possibles difficultés budgétaires.

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Le gouvernement de François Bayrou

Ça fait près de 25 ans que Jacques J. P. Martin est maire (LR) de Nogent-sur-Marne. Et pour la première fois, en dehors de l’épidémie de Covid-19, il n’adressera pas ses vœux à la population dans le théâtre municipal de la commune. « Ça fait mal au cœur que de se priver de cela. C’est une économie, mais c’est symboliquement un cri d’alarme », déplore l’édile. Il n’y aura pas de buffet, de location de salle ou de communication sur l’évènement, ce qui permet entre 25 et 40.000 euros d’économie. 

Une somme symbolique (et faible) dans un budget de 90 millions d’euros. Mais en l’absence de budget 2025 pour l’État, il est obligé d’être prudent. « Le pire qui nous arrive aujourd’hui, c’est qu’on ne sait pas. Nous, nous ne pouvons travailler qu’avec des prévisions. Des prévisions sur un an, deux ans, trois ans. Et là, sur deux mois, trois mois, quatre mois, on ne le sait pas », s’inquiète Jacques J. P. Martin. 

Nous sommes dans une période inédite. On doit arbitrer, trancher, réduire notre dépense publique, sinon ça ne passe pas.

Sébastien Vincini, président (PS) du département de Haute-Garonne

Le maire prévoit aussi de décaler certains travaux et peut-être d’augmenter le tarif de la cantine. Alors la suppression des vœux paraît presque anecdotique aux habitants. « S’il peut le souhaiter dans le journal de Nogent-sur-Marne, c’est très bien. Ça peut éviter des frais de bouche. Pourquoi pas », nous lance une habitante. « Faire des économies, c’est intéressant, c’est important. Mais c’est vrai qu’oublier un moment comme ça, retrouver tous ses habitants à la mairie, c’est un peu dommage. Je trouve ça décevant », déplore un autre.

Des annulations de vœux par des élus de droite comme de gauche. Le président (PS) du département de Haute-Garonne a même décidé d’aller plus loin. Il n’y aura pas non plus de carte de vœux, ni la traditionnelle lettre envoyée aux habitants. Une mesure qui permet d’économiser 210.000 euros, d’après lui. « Nous sommes dans une période inédite. On doit arbitrer, trancher, réduire notre dépense publique, sinon ça ne passe pas. On a l’obligation, les collectivités, de voter des budgets en équilibre », nous explique le président Sébastien Vincini.

Les départements craignent plus encore que les autres collectivités un rabot budgétaire. Lors des discussions budgétaires sous le gouvernement de Michel Barnier, il devait être ceux à qui l’État demandait le plus d’économie.


Antoine LLORCA | Reportage TF1 : Alisson Tassin, Martin Falaizeau, Jean-François Drouillet

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