vendredi, octobre 11

Le préfet de Martinique a annoncé dans un communiqué la mise en place dès ce jeudi 10 octobre au soir d’un couvre-feu total sur l’île. Une interdiction « de tout déplacement sur la voie publique et dans les lieux publics » est décrétée « sur l’ensemble du territoire de la Martinique entre 21 heures et 5 heures du jeudi 10 au lundi 14 octobre 2024 », peut-on lire.

Cette décision fait suite à une nouvelle nuit de violences sur l’île, en marge d’un mouvement de protestation contre la vie chère.

« Des exceptions à l’interdiction de circuler seront tolérées pour des motifs impérieux de santé et dans le cadre des activités professionnelles », indique le préfet, qui précise que les forces de l’ordre « procéderont à de nombreux contrôles ».

Les manifestations sont en outre interdites jusqu’au lundi 14 octobre  » afin de prévenir efficacement et de manière proportionnée les troubles à l’ordre public susceptibles d’intervenir ».

Enfin, le préfet a décidé de l’interdiction  » sur l’ensemble du territoire de la Martinique d’achat, de vente et de transport de combustibles, produits pétroliers, artifices et engins pyrotechniques ».

« Les magasins sont cassés parce qu’on a cassé le portefeuille du peuple »

Des barricades enflammées ont été installées dans plusieurs communes dans la nuit de mercredi à jeudi, des magasins ont été brûlés et douze gendarmes ont été blessés, dont un par balle.

Un décès par arme à feu a par ailleurs été recensé en marge du pillage d’un centre commercial, a annoncé la préfecture dans un communiqué, précisant qu' »aucun policier et aucun gendarme n’a fait usage de son arme » au cours de la nuit.

Le ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet, a condamné les violences et appelé « à la responsabilité et à l’apaisement ».

« Les magasins sont cassés parce qu’on a cassé le portefeuille du peuple », a déclaré Rodrigue Petitot, président du RPPRAC (Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens), mouvement en pointe de la mobilisation.

« Cette violence, on peut la classer du côté de la légitime défense », a poursuivi celui qui est surnommé « Le R », affirmant que son mouvement avait « toujours insisté pour que ce soit pacifique ».

Plusieurs tables rondes réunissant le RPPRAC avec les acteurs économiques, élus, services de l’État et la CTM ont déjà été organisées, sans issue jugée satisfaisante par les protestataires

Le mouvement contre la vie chère a été lancé début septembre par le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), qui exige un alignement sur l’Hexagone des prix des produits alimentaires qui sont 40% plus chers en Martinique.

Article original publié sur BFMTV.com

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