mardi, janvier 14

Un couple a été mis en examen dimanche et l’homme, connu pour être complotiste, a été incarcéré dans le cadre d’une enquête terroriste après la découverte d’armes et d’explosifs dans sa voiture et à son domicile, a fait savoir le Parquet national antiterroriste (PNAT) lundi 13 janvier, confirmant une information du journal Le Parisien.

L’homme, âgé de 40 ans, a été mis en examen pour huit infractions dont fabrication, acquisition et détention illégales d’engin ou de produit explosif, acquisition non autorisée d’armes, le tout en relation avec une entreprise terroriste, et pour refus par le conducteur d’un véhicule d’obtempérer à une sommation de s’arrêter, a détaillé le PNAT.

La femme est, elle, poursuivie pour quatre infractions en lien avec notamment l’acquisition et la détention de produit ou engin incendiaire en relation avec une entreprise terroriste. Elle a été placée sous contrôle judiciaire, toujours selon le PNAT.

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Revendication de la mouvance des « citoyens souverains »

Selon une source proche du dossier, l’homme avait refusé de se soumettre à un contrôle routier fortuit des gendarmes mercredi dans l’après-midi à Remiremont, dans les Vosges. Des armes et explosifs ont alors été découverts dans le véhicule puis au domicile du couple, selon cette source. L’homme et la femme ont ensuite été placés en garde à vue dans les locaux de la sous-direction antiterroriste. L’homme est connu pour avoir appartenu à l’ultragauche et être désormais un adepte de la mouvance complotiste, a précisé la source proche du dossier.

Selon Le Parisien, l’homme s’était revendiqué de la mouvance des « citoyens souverains » pour justifier son refus de se soumettre au contrôle routier. Ce mouvement est apparu dans les années 1970 aux Etats-Unis et s’est depuis exporté en France. Selon les théories de cette mouvance, l’Etat français n’existerait pas en tant qu’entité publique mais relèverait d’une entreprise de droit privé créée en 1947.

Ses adeptes disant, selon leur terminologie, ne pas consentir à « contracter » avec cette société, ils n’auraient alors pas besoin de se soumettre aux lois françaises, évitant ainsi de payer impôts et amendes. Les « citoyens souverains » réunissent « des profils divers présentant une même détestation de l’autorité et de l’Etat » dont les adeptes « répondent, paradoxalement, par la loi pour contester la loi », avait expliqué en avril à l’Agence France-Presse Sylvain Delouvée, chercheur en psychologie sociale à l’université de Rennes 2.

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Le Monde avec AFP

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